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lundi 10.
Courses rapides à Ouarzazate... et cap au sud vers Zagora !
Le paysage est dur. Éboulis de rochers noirs, polis par l'érosion, falaises
burinées, travaillées par les saisons, longues langues de caillasse en
coulées sans fin...
Route effondrée, pont emporté... le col raconte son
histoire à chaque virage.
  
Le col franchi une descente impressionnante nous dépose au bord du Draa,
le plus long fleuve du Maroc ! On a du mal à imaginer le périple de ce filet
d'eau, suintant
entre les graviers de la palmeraie... comment atteint t-il l'Atlantique ce
fleuve fantôme ?
Les rives sont luxuriantes, des palmiers généreux comme nous n'en avons pas
encore vus.
Les ksours se succèdent.. Celui de Tamnoulgalt domine l'oued et le
village.
Détour par une piste sinueuse entre les murs de pisé. Une auberge "camping"
offre la seule ombre accessible à des lieux à la ronde: 2 ou 3 mètres carrés
d'un olivier centenaire, on prend !
Un jardinier s'applique à repiquer quelques pieds de courgettes dans
l'espace d'un drap de bonne terre.. clic clac... écran numérique. "Ci beau,
ti donnes la photo ! ", désolé je peux pas !
Suzy a négocié une tajine kefta, boulette de viande légumes.. on fera rest'à
bord à midi !
Le soleil tourne vite et je dois manoeuvrer plusieurs fois pour garder notre
coin salon à l'ombre.
En feuilletant nos guides on découvre que ce camping perdu a un site..
Internet à voir au retour !
Plutôt terne la fin de route vers Zagora. Le charme de Dadès n'y est plus..
Il y est encore moins avec l'arrivée à Zagora... triste et banale.
Petit détour au Camping Jardins de Zagora pour repérer les lieux et hop pour
Tamergroute
Le village potier est apparemment à l'image des autres, une façade de
boutiques rutilantes.
Le soleil joue avec le sable dans le vent qui s'est levé, l'horizon devient
trouble..
A quelques kilomètres les dunes de Tinfou luttent contre le vent qui devient
violent.
Les chameaux-touristes attendent imperturbables la fin des bourrasques,

les chameliers ont disparu sous leurs tentes, no touristes no guide !
Le sable emporté par le vent balaie le sol, les traces de la piste
deviennent invisibles sous
la nappe de sol déroulée au sol... curieuse
impression. Clic clac depuis le volant.

La piste devient impossible à repérer on fait demi-tour... le ruban
d'asphalte de la route
n'est guère mieux. Des cyclistes y luttent contre le
vent, aussi difficile qu'un Galibier.
Certains sont pied à terre sur cette
longue ligne plate. La largeur d'asphalte est mince et devient jeu
d'influence... les camions se tirent à droite pour me laisser la voie tandis
que les 4x4
des voyagistes me harcèlent d'appels de phares pour que je leur
laisse le passage... non mais !
Un, deux ça va... le troisième et les autres goûtent aux délices du bas-côté, non mais !!!
Arrêt au hameau des potiers... on est très vite "pris en charge". On n'aime
pas trop cela,
mais il faut faire avec. Plusieurs potiers-guides-vrais-faux...
nous harcèlent.
"Ci par ici pour voir.. pour li yeux !" On ne s'en décolle
pas, alors faisons avec...
L'appareil photo déclenche des salves:
"li photo ? ti donnes 10 dirhams" non mais ! Dans une cour malheureusement à
l'ombre
les potiers finissent leur journée. Le plus "collant" de nos guides
nous dévie vers son atelier.
"Je suis responsable de la coopérative, je suis Atman..." Allez on te suit Atman.
Je lui dis un mot qui devient magique "reportage Internet ".
"Si ti veux faire photo, ti peux..." ben voyons !
  
Il me simule le travail au tour, nous explique en français approximatif les
différences entre
les différents matériaux qui produisent la diversité des
couleurs, manganèse,silicium,
les plantes utilisées pour chauffer les
fours...
Dans le coin des fours la chaleur est intense. Ici sont regroupés les fours
des familles de potiers.
L'un répare son four, l'autre met en chaleur le sien, les gerbes embrasent
la cour, la fumée noire des branches d'alfa et des palmes monte sur les
toits.
Dans une courette des machines modernes dorment: presses hydrauliques pour
les plats.
"C'est une machine donnée par les japonais, mais les plats ils sont pas
bons, ils cassent.."
Les fours allemands aussi posent des problèmes.
La technique moderne n'est
pas à la hauteur des générations de savoir-faire.
Dans l'atelier du voisin un gamin de 3 à 4 ans s'entraîne sur le tour de
papa... clic clac...
image formidable. Plus fier que lui est impossible ! et quand il voit sa
binette sur l'écran
c'est du délire... bien sûr "ti donnes l'adresse"...
Détour inévitable par la boutique. Suzy négocie 2 plats de toute beauté.
Nos achats souvenirs on programme de les faire en fin de voyages mais
là... on craque !
Le soleil décline rapidement entre 2 nuages de sable...
A la sortie du village le rond flamboyant est dans l'axe de plusieurs lignes
électriques..
Des plans comme cela même un Nikon ne les a que rarement !
Retour au camping des jardins de Zagora.
Re-bienvenue du patron que nous avions aperçu tout à l'heure. Position salon
face aux remparts de la ville, palmeraie en premier plan... on imagine demain
matin.
Présentations... Alain ,Suzy, Mohamed.
Menu rest'à bord: ce sera tajine... et oui mais au poulet citron pour
changer.
Ce sera pour dans une heure, le temps de faire..."Suzy,Alain vous venez
prendre thé d'accueil dans un quart d'heure !".. Sous la tente nomade qui
sert de salle restaurant un trio français est autour d'un whisky
marocain.."Nous on est en 4x4, on vient de Merzouga par la piste... bon,
bof... à faire une fois... on va vers l'Atlantique...". La tente est
secouée par le vent,
le lustre central, en panne d'ampoule, tournoie comme un
ventilateur...
On rejoint Fleurette pour travailler au récit..
Mohamed nous rejoint, envie de partager un apéro "à la française!".
Depuis quand ton camping Mohamed ? On appuie sur le bouton, l'histoire se
déroule..
Guide, petit commerce, guerre du golf touristes zéro, armée en secours, re-commerce,
envie d'autre chose... négociation pour ce terrain municipal dépôt
d'ordures.. et voilà...
le camping se construit, ouvert en 2001 et déjà
reconnu parmi les meilleurs du Maroc...
et pratiquement le seul avec
une....vraie aire de services ! Vrai, on l'a vue en arrivant.
"Ti restes demain, on va voir li désert ?" Désolé Mohamed, il nous faut
avancer.
"Attends je vais te dire: Tanger c'est danger, Agadir y rien à dire,
Marrakech c'est l'arnakech, Essaouira çà ira, Tiznit il faut passer vite, à
Safi çà suffit... mais, écoute, Zagora tu reviendras !
La tajine arrive, la nuit est tombée depuis longtemps, et nous nous tombons
de fatigue..
mardi 11
Ouverture du salon sur la palmeraie, telle que nous l'imagions hier soir..
non pas telle !
Dans notre imagination il n'y avait pas la jeune femme qui coupe l'herbe au
pied du Fleurette.
sa djellaba vert clair brille dans le soleil... clic clac... sous le palmier
là-bas deux hommes montent un mur en pisé. Les banches sont assemblées,
piquets cordages, la terre est hissée dans un panier tressé... Allah, Allah,
Allah... tassée en rythme chanté.
Les gestes ancestraux sont en harmonie avec tout ce qui nous entoure.
L'endroit devient magique. Mohamed et les enfants de Fatima, Fatima c'est
elle qui coupait l'herbe, viennent saluer notre départ... photo de Hassan et
Sarah.... dans les lauriers roses,
et le sourire de Fatima..
  
"Au revoir gazelle Suzy, tu reviens l'an prochain!".
Certainement pas Mohamed.. dans 2 ans, Inch' Allah !
Test de la plateforme aire de services... en carrelage le vidoir, c'est
combien sur la côte PTL ?
La ville se réveille en douceur...
le mythique panneau "Tombouctou 52 jours"
a quitté sa fontaine ancestrale
pour se retrouver banalement accolé à un
bâtiment officiel..
52 jours, qu'est-ce qu'on fait ?
On y va ?
Les magasins touristes sont parmi les premiers en éveil. les hommes bleus,vrais,
faux sont
en position starting-tourist.. Opération che'ches pour
mon souvenir.. c'est le foulard traditionnel des hommes bleus... On
choisit... la première échoppe au hasard, le hasard est si souvent
de bon
conseil ! "Viens voir pour li plaisir des yeux !" Tu vois avec gazelle c'est
elle qui choisit !
Démonstration réglée par des centaines de tests de la différence de qualité
entre les che'ches
d'ici et ceux de Marrakech arnakech. Les vrais de vrais se décolorent pas au
lavage, la preuve dans une verre d'eau... ceux de... "tu vois le résultat !
" effectivement les doigts mouillés ont
  récupéré le beau bleu ! Allons pour
le mode d'emploi... Suzy aux commandes du Nikon...
Badi est aux anges... c'est déjà vendu ! Allez on fait un paquet, on négocie
un collier,
un lot de cartes postales... pour les timbres Badi envoie un boy à la
poste..
Leçon de bleu, Badi est incollable dans un français pas loin du parfait. La
différence entre
les vrais hommes bleus, ceux de la longue vallée
commerçante du Draa et les touaregs de l'est
il ne faut pas confondre... si la suite vous intéresse demandez Abid Badi
"L'oasis sacrée".
La route du retour vers Ouarzazate nous semble moins longue qu'à l'aller.
Les bords de palmeraie verdoyante tentent de
compenser les zones érodées et ternes.
Quelques lavandières égaient les flaques restantes de la rivière.
Le col franchi nous faisons halte midi sur un caillouteux terrain de foot,
tout est râpé autour.
Un petit vieux déposé là-bas au bout de la route par un antique taxi pigeot
traverse le terrain.

A chaque bras un plastique noir comme une balançoire..
Où va-t-'il ? Combien de kilomètres fera t-il dans la caillasse... ?
Les ocres d'Ouarzazate sont moins soutenus qu'hier, il suffit de
quelques heures pour changer
la lumière et l'apparence des choses.. l'enclos berger rougeoyant hier est
gris terne aujourd'hui.
Le vent du soir se lève, secoue les tentures, asperge de sable les rues.
On décide d'aller voir les lumières des sunlights: les Studios Atlas où ont
été tournés une pléthore de films hollywoodiens. A l'entrée gardée par des
statues géantes de dieux égyptiens
des hommes encagoulés dans des djellabas
de protection stoppent notre élan.
"On visite pas.. li vent il est trop fort, la poussière est partout, ci est
pas visible.." .
Déçus que nous sommes de ce film non terminé nous retrouvons la ville... le
marché pour Suzy.
Internet pour moi, peine perdue: Wanadoo "page impossible à afficher"...
Wanadouille !
On se rabat sur la kasbah Touarirt... peine perdue, on apprend pas grand
chose sur
ce pied à terre du Glaoui. Les expositions d'artistes et artisans
qui comblent les pièces
donnent une image mercantile bien désagréable.
La
kasbah vieille ville qui jouxte n'est guère aguichante...
Ou alors c'est notre saturation qui nous rend exigeants !
vers Taroudant
>
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