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à
Ouarzazate
iouvrez
la carte
et relancez la musique
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Jusqu'à El-Kella M'Gouna ce n'est que longue bande d'habitations
Nous sommes au pays des roses, de cette eau de rose si précieuse pour
le teint, les rides
et bien d'autres choses ! Et le pays des roses est en fête aujourd'hui.
La grande fête annuelle rendez
vous de toute la région et de bien au delà !
La rue est livrée à la foule, et quelle foule ! multitude paysanne
descendue des montagnes,
multitude citadine délaissant pour un week-end les villes voisines,
multitude nomade égarée
dans la cacophonie festive...
  
Le festival des couleurs est dans les visages, les costumes chamarrés, les
déballages
de toutes les fournitures possibles sur les étals de la foire agricole.
Le festival est dans les stands qui exposent les richesses, les promesses de
développement de la vallée des roses et les avalanches de produits
artisanaux.
La foule passe, repasse, s'ébahie, piaffe et s'encanaille. Les belles ont
sorti leurs atours
des grand jours, les foulards brillent de milles
clinquant d'argent, les djellabas ont pris
les couleurs les plus vives pour
ne pas passer inaperçues dans le tour de ville.
Le défilé des chars est terminé, tant pis pour nous, mais les orchestres,
folkloriques
ou improvisés, déclenchent des transes de danses sous les ombrages du parc.
Bureau du tourisme Marocain, on en profite pour faire provision de doc... oh
restreinte,
et s'intéresser au programme de fête demain...
Il faut s'arracher à l'ambiance, à la foule...
  
le Fleurette navigue un peu comme entre les nids de poules de la matinée.
El-Kella c'est aussi le centre de production du
poignard. halte à la coopérative des artisans.
Des 59 échoppes bien peu sont en activité... ou font semblant de l'être.
Quelques graveurs
servent au touriste de passage une leçon réchauffée sur la fabrication d'un
poignard.
Qu'à cela ne tienne, un peu de technique et l'on comprend vite la chaîne de
fabrication.
Le temps passe. Où allons nous ce soir ?
Et si on essayait le "complexe
loisirs" vu en passant ?
La suite je vous la raconte sur une page spéciale..
Ksar Kaissar
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dimanche 8.
La ville est vide... presque. Quelques familles déjà descendues des collines
sont accroupies
en rond sur les gazons du parc. Un groupe de garçons
improvise une danse traditionnelle.
A quelle heure ça commence ? "Ça dipend ! peut être à 10h, peut être à10h30
!" Ah et ça dépends de qui ? " "Ça dipend ! ti est au Maroc !' Tout est dit,
on tente de meubler l'attente.
Les camelots commencent à étaler leurs baluchons, les mémés oracles
préparent leurs amulettes en d'étranges dispositions et construisent des
rêves aux premiers clients.
  
Les dattes de Zagora cohabitent avec la domination des flacons standards
d'eau de roses "naturelle"...C'est donc qu'il y en a de pas naturelle ? On
ne saura pas !
Même à l'usine on ne saura pas. "Ci pas ouvert !" Et pourtant on nous
a dit
que l'on pouvait visiter ! "Ti reviens tout à l'heure !" oui mais à quelle
heure ? "Ça dipend !"
Nous on attends aussi, nous dit un groupe de randonneurs normands tapis à
l'ombre basse
d'un olivier. Vous pensez visiter ? "Oui ou non, çà dépend !". Normands non
?
Retour au théâtre ouvert, la foule commence à arriver et s'étaler dans les
gradins déjà surchauffés. pour l'heure ça dépend toujours, même pour l'homme
de la sono "Ça dipend !" .
Par une trouée entre 2 barrières mobiles nous arrivons à passer dans la zone
ombrée des tentes. Chouia de dialogue avec une personne déjà assise, nous
comprenons que nous sommes dans la tribune officielle.. encore
déserte, à quelle heure ? "Ça dipend !" .
Les groupes folkloriques sont eux aussi en position de "Ça dipend !"
quelques tentes plus loin.
Je vais y promener le Nikon sans grand succès. la seule vue de l'objectif
déclenche des "non, non ! ' et là "Ça dipend pas !"
  
Notre tribune commence à se remplir, le ballet des artistes arrivants nous
sert de spectacle d'attente. Un groupe costumes cravates se place tout
prêt.. Une quadrette de jeunes filles
en djellaba du dimanche, main dans la main, s'installe à nos côtés.
Ma jeune voisine sort avec précaution un vieux Reflex d'un fourre tout photo
et commence
à le régler en commentant à ses copines. Mon Nikon doit lui donner des
idées..
"Tu peux me le régler ?" Et qui donc pourrait dire non au joli sourire ?
Je me retrouve avec mon bon vieux canon, à retrouver les réflexes d'antan:
vitesse, diaphragme, distance.. "Pourquoi tu fais comme ça ?".
Leçon numéro 2 : mouvement des groupes tu choisi la vitesse.. tu as quelle
pellicule dedans ?
Ah tu sais pas trop... allez tu mets 250 avec 11...ça devrait être bon !
"Moi c'est Latifa, je suis professeur d'arabe classique, elle c'est Saïda
elle est secrétaire,
elle c'est Rachida elle est aussi professeur d'arabe, et puis has na elle
est étudiante".
Traditionnel échange d'adresses.. et papotage d'avant "Ça dipend !"
"Moi j'aime Jacques Brel, et Marcel Proust, j'ai un disque des chanteurs
inoubliables, je l'écoute souvent !" Dis moi Latifa, tu as un petit ami ?
"Oui mais il est à Casa, ici je travaille"..
On voit toujours les jeunes filles ensemble et les garçons aussi...
"Je peux pas sortir comme ça avec mon ami, il faut être marié sinon c'est
pas bien !"..
Comme par magie "Ça dipend !" ne dépends plus et le premier groupe descend
sur le plateau.
Les gradins en face sont complets, sous nos tentes officielles chaises et
tabourets occupés.
"C'est le groupe d'Ouarzazate.", il y aura aussi celui de Zagora et celui de
El Kelaa"
Pour nos oreilles européennes le décodage des rythmes est difficile.. à part
Kaled .
Latifa et ses copines nous apprennent à battre le rythme.. "Ci bien comme çà
!" merci Latifa.
"Ca c'est une ahouach !" L'ahouach c'est une danse collective de femmes et
d'hommes, le groupe ici fait bien 30 personnes. Les femmes en costumes très
colorés, chatoyants, bariolés,
tournent en cercle autour des hommes assis avec leurs instruments.
  
Le groupe de Zagora est surtout musicien avec les instruments traditionnels,
tambourin de peau de mouton, flûtes de roseau, et guitares à 2 cordes.. le
chanteur développe une mélopée reprise en choeur par les gradins,l'osmose
fonctionne, notre quadrette souriante est aux anges.
Latifa nous devons vous quitter car nous avons un rendez-vous.
On se fait pas la bise mais le coeur y est !
Sur le retour au "camping" halte à la fabrique de tapis... un seul métier
destiné aux démos pour bus de touristes-et-néanmoins-clients... On travaille
pas aujourd'hui "mais si ti veux je fais venir une dame pour toi! " C'est
gentil ça, ça va nous coûter une opération de déballage tapis...
mais on veut bien ! La madame était déjà prête dans l pièce d'à côté et d'un
claquement de doigt se trouve eu métier. Clic, clac, c'est bon pour
compléter la série.
"Nous avons toutes les sortes de tapis, si ti veux..." C'est pas qu'on
veuille pas mais...
Les tapis du tas démo sont déroulés avant même que l'on dise non.
On se sort quand même du guet-apens en marchandant un lot... de flacons
d'eau de rose.
La suite je vous la raconte sur la page spéciale..
Ksar Kaissar
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On quitte à regret le Ksar Kaissar...
Allez Fleurette il faut avancer ! Inch Allah !
La route vers Ouarzazate est belle à cette heure... malgré quelques
solitudes râpées.
Le ciel est étrange, chargé de sable prêt à se transformer en tornade... le
soleil joue à cache cache, les éclairages deviennent ternes, la mythique
kasbah de Skoura fait maigre figure.
A gauche les méandres d'un lac, là-haut accroché au ciel une voiture sur un
promontoire.
Et si on allait voir ? Une pancarte " poste d'observation"... virage à
gauche... on suit le sens..
piste muletière ou ânière si ça se dit... de plus en plus indétectable..
devant une masure des jeunes nous confirment le sens,on y va ! Slalom entre
des chiens couchés sur la voie publique !
Ouille mais où on va ? j'en ai vu de dure mais là, ça passe ou ça casse ! Le
devers est limite pour ne par verser.. et les derniers mètres comme une
muraille en escaliers...
Vas y Fleurette... en moi je sens que je passerais pas, mais derrière c'est
tout aussi impressionnant. Pas le temps de réfléchir il faut garder
l'élan... Accroche toi on y va...!
Vas y Fleurette... mais l'encouragement ne suffit pas, la deuxième marche
d'escalier renâcle.
Stoppé en position d'au moins 35%... "est qu'est ce qu'on fait ?"
D'abord on se calme. Inch' Allah !
Main sur le frein, vite le moteur en marche pour avoir le frein moteur...
seule solution, lent glissement vers l'arrière. "Non, ne va pas l'arrière !"
dans mon subconscient l'avant est plus dangereux que l'arrière. Je me
débrouillerais a rester dans les marques...
La glissade vers l'arrière est longue, périlleuse sur la partie déversée,
centimètres par centimètres je recule l'oeil aux rétros.. dans le rétro
central je vois le groupe de jeunes
de la maison qui assistent de loin au
rodéo.. Ils savaient eux !
Les minutes sont longues, l'embrayage, les freins commencent à sentir..
Ouf.. pause devant la maison... et en plus ils rient...!
C'était où le chemin ? "Là-bas au bout de la colline...".. la pancarte elle
est pas bonne !
Ouarzazate dans la lumière du couchant est plus belle que sur ses
images.
Rapide repérage en ville et camping municipal, bien classé sur les guides.
Le Fleurette trouve vite sa place, à l'écart des murs accumulateurs de
chaleurs,
et une vue assez dégagée sur la partie parc... salon en position, position
pastis !
Tiens mais voici le Chausson du 13 aperçu à El Kelaa !
Et il vient par ici... et il.... non dis moi que je vois mal ! il se met
bien juste face au salon ?
Je descend dissuader la co-pilote qui règle la manoeuvre. Je la prends en
plaisantant,
"vous voulez me cacher la vue sur la mer ? Vous l'avez toute l'année le mer
vous !"..
La jugeotte fonctionne pas.. "c'est bien ici ! " Bien sûr que c'est bien, ce
serait même mieux si...
Le pilote descend avec sa paire de cales sous le bras... je recommence ma
supplique..
Il a du mal à comprendre, beauf ! Allez, on va ailleurs !
"Mais pourquoi vous partez ?".
Vous ne voyez pas que vous m'offrez comme vue votre camping-car ?
"Et alors on est dans un camping !"..
Il y a des raisonnements qui désarçonnent ! Allez on va voir plus loin...
10 mètres 52 et on retrouve une vue sur le parc !
Décompression après une belle journée
Coeur du Draa
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