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à
Ouarzazate
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Tinerhir grosse bourgade est à une croisée des routes...
touristiques. Nous approchons du Dadès, nous sommes aux portes du Todra. Une
palmeraie époustouflante de beauté trace la route vers les Gorges du Todra.
Là où sont les chameaux sont les touristes, et là où sont les touristes sont
les rabatteurs de tous genres... vendeurs de n'importe quoi, distributeurs de
cartes promo des restos, prometteur de "viens chez moi, thé di bienvenu
!"...
Il faut fermeté et calme pour se dépêtrer des assaillants et admirer le
fleuve vert des palmiers
Les hameaux qui s'égrènent accrochés aux rochers ocres sont de toute beauté.
Les jardins morcellent la palmeraie en tableaux géométriques. Les réseaux
d'irrigation tracent des lignes voluptueuses. Les vergers exhalent les
odeurs des premiers fruits.

Il est midi, l'ombre accessible est rare. Des campings jalonnent la route
vers les gorges.
On est tenté de faire pause sous les ombrages... allez, à l'habitude,
jusqu'au bout !
On tente vainement de se souvenir de nos premiers passages ici... c'est
comment au bout ?
Au bout c'est... la surprise ! Pas l'entaille dans la montagne, celle-là
elle ne s'oublie pas.
Mais l'ombre du rocher qui commence à envahir la zone parking. Stop !
parfait !
Le salon ouvert sur le spectacle de la faille ! Nirvana de Todra !
A côté de nous un monospace 73, de l'autre côté de la rivière un couple fait
de l'escalade.
Devant nous la faille mythique entre les parois de la falaise aux hauteurs
impressionnantes.
La rivière se peuple de paysans qui viennent y laver le linge, faire boire
les bêtes, remplir des bidons à la source qui surgit à même le lit dans le
gravier.
Plus loin à la sortie étroite les étals de souvenirs prennent le pas..
goulot d'étranglement "turist" !
  
Le salon Fleurette ouvert, la ligne d'autocollants pays, fait son effet
habituel..
Bonjour, bonjour, comment ti vas, bienvenu...
Notre couple de varappeurs est de retour du rocher..
"Moi c'est Nathalie, lui c'est Gilles..."..
Echanges d'infos, d'impression, d'astuces, de bonnes adresses... baroudeurs
quoi !
La lumière est
devenue très crue sur la palmeraie, les ombres s'allongent et en détruisent
un peu le charme. Les chameaux d'accueil se préparent à rentrer au
bercail...
Tinerhir sort de la sieste. Le quartier des juifs s'anime.
Ksar de ville un peu à part, ambiance commerciale garantie, accueil
touristique collant...
Beaucoup de femmes, mais ne confondons pas " le marché des femmes"
que nous serine un pseudo-guide c'est tout simplement parce qu'elles sont
nombreuses ici...
Si vous voulez mettre votre gazelle aux enchères c'est pas là !
Opération Internet... rapide cette fois, je peux même aller visiter une page
en projet
de notre site ACCL après l'article que nous a consacré Camping-Car magazine.
Le camping Ourti, sur la route du Dadès est une solution simple pour demain.
Ce soir au menu du rest'a bord : tajines de poulets et quelles tajines !
samedi 8.
5h du mat... meuh ! hi-haaaaaaaaaan !!! çà commence bien !
6h du mat... je découvre que le camping jouxte le marché aux animaux.. no
problem !
Grosse journée en perspective ! Nous levons le camp plus rapidement que
d'habitude.

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La route ondoie sur une triste plaine, à Timadriouine un ksar
remarquablement décoré
nous stoppe quelques minutes. "Ti fais pas di photo... ou ti donnes 10
dirham! " Non mais !
Boulmane du Dadès crée un choc. Dans cette immensité de steppe une
vallée s'ouvre
comme une faille de tremblement de terre, immense et verdoyante.

Elle s'éloigne à droite vers les montagnes, attirante et étrange. la rivière
en crue roule en jaune !
On nous a avertis "la route est pas bonne pour ça" ! "Cà" étant le Fleurette.
Les guides virent au catastrophisme. "On vous aura avertis !"...dernière
sanction du pompiste !
Effectivement Fleurette en a vu des pistes et des routes défoncées, mais là
il tient le pompon !
On note le kilométrage départ, précaution d'expert, qui nous permet de
décompter les nids de poules. Théoriquement 32km... pratiquement moins, mais
de plus mauvaise qualité !
On avance au pas, quelle chance ! Car le spectacle est magique dans la
lumière matinale.
Le lit de l'oued Dadès, qui descend des montagnes, est une vallée de
paradis, rieuse, fertile,
décorée d'amandiers, de noyers, de peupliers... tapissée de parcelles de
jardins odorants.

La route escalade les versants des rochers rouges, se colle aux collines,
surplombe
des à-pics sur des villages architecture.
On est ailleurs, et on en oublie les souffrances des amortisseurs.
La magie
opère, le spectacle commence. Les ksars font les fiers sur leurs pitons, les
fruitiers s'épanchent sur les jardins.. .Les maisons en pisé rouge se fondent avec les roches, les coulées des
cascades d'hiver se blottissent entre les formes voluptueuses des plis de la
roche.
En quelques quinze kilomètres de craquements on atteint le pays étrange des
doigts de singe.
La nature tourmentée nous laisse imaginer tous les zoos du monde.

Les artisans de tourisme en crée un, de zoo, imaginaire lui aussi,
en de
rustiques reproductions animales qui se veulent accueillir le "bien venu
touriste".
Les étals de ces artisans différés sont achalandés des mêmes objets
"originaux",
made in là-bas, qui attendent les cars de "touristes".. "Toi ti est pas
touriste, ti voyage seul !"
Les vallons, la vallée ponctuées de hameaux se resserre et s'infiltre entre
des parois vertigineuses... nous sommes l'entrée des gorges... avant c'était
la mise en bouche !
La température tombe brusquement de plusieurs degrés.. les parois se serrent
à se frôler,
l'éclairage joue entre clair et ombre.
Le ruban d'asphalte, enfin correct , s'élève brusquement en lacets
vertigineux,
le spectacle qui s'était assagit reprend de l'ampleur, les trompettes
sonnent le sommet.
Là-haut la vision est grandiose.
  
En bas le Dadès en crue s'insinue entre quelques mètres de passage.
On redescend vers le lit de l'oued.. les parois sont à se toucher.
L'eau est en furie, en regardant bien on devrait y voir les fontes de nos
neiges d'Azrou !
Dans le passage le plus étroit du défilé, l'eau à envahi la chaussée...
Tu va pas passer ! Allez ferme les yeux ! Suzy a horreur des passages
à gué !
Ouf, on ne s'est pas noyé !
A quelques encablures l'ombre tentante d'une auberge ...stop nids de poules
!
Rest'à bord: brochettes tendres d'agneau... enfin tendres, les frittes oui
et l'ombre aussi.
Retour par le même chemin, les mêmes rochers rouges, moins rouges avec le
soleil plombant,
les mêmes nids de poules, les mêmes jardins en tapis de palmeraie
Boulmane passée et ignorée, le ksour El-Hart nous salue de toute sa fierté
El Kelaa des roses...
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