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Dimanche 11
août 120.391 8h 60 km
Dès potron-minet,
nous abandonnons notre campement à regret pour gagner la capitale
et ses
vicissitudes.
Le front de mer
est d’un calme … olympien, personne !
Premier
objectif : acheter un billet pour demain soir pour Amorgos.
Aïe ! Il y a
un ferry aujourd’hui et seulement mardi, mais nous pouvons prendre le
bateau
pour Naxos et de-là piquer vers Amorgos ; mais le billet ne peut
être acheté ici, seulement
sur Naxos nous explique la charmante vendeuse.
Bon, on se décide pour cette solution,
en espérant qu’il y aura de la
place pour Amorgos.
Second objectif :
visiter Parikia, ses ruelles, ses églises et notamment Panagia
Ekatondapillani une des rares basiliques paléochrétiennes de Grèce. Son
nom, à coucher dehors avec un billet de logement, signifie 100 Portes,
mais on n’en dénombre que 99 (nous ne les avons pas comptées, nous faisons
confiance aux écrits !), la centième apparaîtra lors de la reconquête
de …
Constantinople !
Mais l’office
religieux du dimanche matin s’y déroule, elle est bondée,
nous repasserons
plus tard.
Les ruelles de la
vieille ville ont un charme fou, pourtant enlaidies par les étalages
des
boutiques, une vraie catastrophe.
Mais le dieu
Commerce est le plus fort et Sylvie craque pour un sac en cuir soldé à 50%
et un cabas de paille pour emporter son bric-à-brac au boulot ; Philou est
plus sage est se contente d’un kombouli, le petit chapelet que les Grecs
égrènent toute la journée … enfin …
euh … égrenaient, car on n’en voit
plus guère.
Arrivés en fin de
ville, nous n’avons toujours pas trouvé la petite chapelle et son auvent
à
trois colonnes qui ornent toutes les cartes postales de Parikia ; elle
surplombe la mer
et nous la dégotons en haut d’une volée d’escalier vers
le Kastro vénitien.
Clic-clac, une, deux photos, une petite visite à
l’intérieur où une grand-mère vend des cierges ; c’est rare que les
édifices religieux soient ouverts, alors qu’il y a 15-20 ans nous
trouvions
les chapelles ouvertes sur le bord de la route, en pleine nuit !
Retour à la
merveille byzantine de Panagia Ekatondapillani ; une fois le porche
surmonté
de deux clochers franchi, nous accédons à un joli cloître tout
blanc ; mais c’est en entrant
qu’un choc se produit en nous, nous n’avons
jamais vu d’église aussi richement ornée, construite sur un plan en croix
grecque, chaque coin, chaque recoin possède son icône enchâssée dans de
magnifiques cadres de bois sculpté.
Chaque icône a
une signification et un "rôle" précis, chaque saint protège ou guérit d’un
mal ; ainsi de petites plaquettes de métal sont-elles accrochées devant
chaque saint.
Certains n’ont
que des plaquettes représentant des yeux, sans doute rendent-ils la vue ;
certains ont des jambes, sans doute rendent-ils l’usage des membres
inférieurs.
Mais c’est à la Vierge que l’on fait le plus de demandes :
maisons (pour la protéger ou en acquérir une ?), poissons (pour une bonne
pêche ?),
personnes (pour protéger ou "sauver" certaines âmes ?), bras,
mains …
Les encensoirs
accrochés à des dragons pendent devant l’autel, un énorme lustre doré
éclairait jadis les fidèles ; les pierres de l’édifice contrastent avec
les éléments en marbre.
Dans le chœur, des vestiges de fresques murales
ornent encore les murs : superbe !
et tout à coup, nous sommes transportés
à des milliers de km de là, en Turquie, à Trabzon
dans l’église
Sainte-Sophie, joyau de l’art byzantin du temps où les grecs orthodoxes
peuplaient encore le territoire de l’ennemi juré.
Juste à côté,
dans la chapelle Agios Nikolaos trône un superbe baptistère de marbre
du 4ème
siècle ; un autre flash-back vers la Turquie, cette fois vers Ephèse et
Selçuk
et la basilique Saint-Jean où nous avions découvert pour la
première fois un baptistère
de ce type, témoin du temps où les nouveaux
convertis au Christianisme, descendaient quelques marches et
s’immergeaient totalement pour recevoir le sacrement du baptême.
Les orthodoxes
n’ont pas tellement changé ce rite puisque nous avons été témoins
du
baptême d’un nourrisson en 1994 par immersion dans les fonds baptismaux :
impressionnant et très … bruyant !
Encore une visite
au petit musée attenant qui possède une splendide iconostase ancienne,
des
objets sacerdotaux ainsi qu'un beau reliquaire de bois peint … mais rongé par
la vermine.
Quittons le
tumulte de la "ville" pour gravir la montagne
et visiter Léfkès charmant
bourg typique de l’île.
L’église de
dentelle de marbre est fermée, mais le beau cimetière qui descend derrière
est une "carrière" de marbre, petits mausolées, tombes à l’ombre des
cyprès et des pins :
très bucolique.
Il est temps de
trouver une plage, mais ce que nous trouvons ressemblent plus
à de petites
"Côte d’Azur" qu’à de petits paradis.
Enfin, une piste
menant à la plage de Molos nous réconcilie avec le littoral :
pas de
tavernes, pas d’hôtels, RIEN que des tamaris, du sable et la mer,
et en
prime la vue sur Naxos-Ville en face.
Bouli à l’ombre,
nous piquons une tête dans l’eau un peu fraîche, puis faisons quelques
achats de fruits et légumes à un brave papy, un peu collant.
Ce soir nous
allons nous installer sur les quais de la jolie Naoussa,
tant vantée par
les cartes postales, guides et amis camping caristes.
Philou passe la 4ème
et s’envole à 60km/h, un exploit qu’il n’avait pas réalisé
depuis une
semaine, tant les routes sont sinueuses et étroites.
La ville est
truffée de sens uniques qui nous écartent du centre, à chaque tentative
d’entrée ; nous essayons différentes routes, mais rien n’y fait et chaque
automobiliste est refoulé
vers un vaste parking.
Soit ! Nous irons
en reconnaissance à pied ; mais les vacanciers grecs et étrangers affluent
en masse et convergent vers le petit pont qui enjambe un ruisseau : AU
SECOURS, fuyons,
c’est une véritable "Côte d’Azur", encore une … du bruit,
de la sono, des discothèques,
une foule grouillante … ce n’est vraiment
pas notre tasse de thé.
Mais nous avons
tout de même envie de voir à quoi ressemble ce petit port tout
croquignolet ; nous referons un essai demain matin lorsque tout ce petit
monde sera encore au lit.
Ce n’est pas le
tout de faire les difficiles et de vouloir Naoussa pour nous tous seuls,
mais maintenant il va falloir trouver un endroit pour dormir ; s’ils sont
tous "sauce Naoussa",
ça risque de s’avérer difficile.
La route de
Kolibithres est très jolie, parfois ponctuée de gros rochers , elle mérite
une ballade ; peu avant Monasteri juste avant un petit chantier naval et
un joli monastère,
nous trouvons une plate-forme pour la nuit.

Bonne nuit les "snobeurs"
d’endroits trop fréquentés !
Lundi 12 août 120.451 7h 121 km
Debout là-dedans, Naoussa sans touristes ça se mérite ; nous trouvons une entrée sur le port
et nous garons sur les quais où les employés de la ville nettoient à grand
coup de balais
LA carte postale souillée par les déferlantes nocturnes de
touristes.
Wouaaaah, il eut
été dommage de passer à côté de ce port-bonbonnière bordé d’étroits
quais
que les tables des restaurants ont envahis. Les pêcheurs ne sont pas au
large mais
en train de réparer leurs filets ; hier c’était le jour du
Seigneur et ils n’ont pas dû travailler.
L’endroit est
très touchant, seulement marqué par la présence de vieux marins attablés,
remplaçant la population nocturne qui a quitté l’endroit il y a quelques
heures.
C’est le moment
idéal pour arpenter ce minuscule port et prendre des photos des bateaux
mouillant devant la petite chapelle marine qui confère au décor tout son
charme.
Mais nous sentons
tout de même que l’endroit, malgré sa beauté,
n’est plus tout à fait
authentique : dommage !
Retour à
Parikia pour quelques courses, une dernière baignade dans les eaux de la
baie et nous rejoignons les quais encombrés du port pour embarquer vers
Naxos … pour Amorgos.
Paros étant la
plaque tournante des Cyclades pour les ferries, une déferlante de
touristes
quitte l’Express Paros et nous pouvons embarquer pour une heure
trente de traversée,
ou plutôt de contournement de Paros, car Naxos se
"cache" juste derrière sa voisine.

A l’arrivée à la
Hora, les ferries étant tellement nombreux, les véhicules débarquant n’ont
pratiquement pas de place pour stationner et Philou reste à l'intérieur de Bouli garé sur des places réservées. Sylvie part en quête d’un ferry pour
l’île du Grand Bleu : ça commence mal, les nombreuses compagnies
agglutinées dans la rue principale en bord de mer ne proposent pas de
traversée pour cette île.
Allant de
comptoir en comptoir, Sylvie réussit à dégoter la petite guitoune qui
délivre
des sésames pour la plus orientale des Cyclades, mais il faudra
revenir plus tard pour pouvoir acheter le billet : pourquoi, elle n’en
sait rien ?
Retour sur le
port pour retrouver Philou qui joue à cache-cache avec la police qui
voulait l’envoyer loin sur un parking. Pour tuer le temps, nous entrons
dans une boutique de souvenirs assez intéressante pour acheter trois
petites statues de pierre blanche et une sculpture
de femme nue imitation
bronze. Délestés de notre argent, nous partons déjeuner dans Bouli
et
repassons en début d’après-midi pour acheter notre traversée ; celle de
15h étant full,
nous optons pour celle de 22h quoi qu’elle nous oblige à
voyager de nuit.
Nous mettons à
profit cette courte escale pour parcourir l’île en camping-car sans nous
arrêter dans les villages, mais seulement pour prendre l’atmosphère de ce
lieu.
Le ciel est
couvert, le vent chaud se lève et au fur et à mesure que nous grimpons en
altitude,
la température devient étouffante ; d’habitude c’est l’inverse …
L’est de l’île et la région de la Tragéa a notre préférence : d’abord le
gros bourg de Filoti
tout blanc, est accroché à la montagne, cerné de
monts troués de grottes ;
puis vient Apiranthos la plus belle cité de
pierre et de marbre de Naxos.
En redescendant vers Mili, le paysage change
et devient verdoyant, c’est très beau ;
puis changement de paysage, des
rochers ruiniformes et des blocs de marbre qui présage
de l’existence
d’immenses carrières de marbre blanc.
Dans un village,
nous croisons nos deux françaises rencontrées sur l'île de Paros,
près de
la chapelle.
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