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Les Cyclades...05

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en ce moment à Naxos

Avant Mili, un petit détour par une minuscule route et un chemin nous amène vers l’un des deux kouros inachevés de l’île ; les kouros sont des représentations de jeunes hommes nus, debout, le pied gauche avancé, les bras allongés et soudés le long du corps, les poings serrés.
Le kouros de Flério gît sur le sol, victime sans doute de malfaçon, depuis 2600 ans tentant,
en vain, d’esquisser un pas. Son homologue féminine se nomme la koré.
Pour retrouver un peu de fraîcheur, nous nous dirigeons vers les plages de la côte ouest ;
Mikri Vigla sera notre prochaine étape. La route qui nous y mène, est très fréquentée
par les voitures arborant des planches à voile.
Enfin nous arrivons sur ce que nous croyons être un petit paradis, mais hélas ce lieu n’a rien
d’un paradis si ce n’est une belle plage couverte de planches, recouvertes de bâches
pour la nuit … et un bien triste spectacle : des dizaines de camping cars agglutinés souvent
par nationalité, en plein soleil, dans le sable, un vrai déballage tout autour. Affligeant !
Certes, ces gens ne sont pas à proprement parlé des camping caristes pour qui le véhicule
est seulement un moyen de logement sur le lieu de leur passion dévorante. Nous comprenons mieux que certains autochtones n’aient pas une bonne image de notre "communauté".

Allez ouste, fuyons ce campement de grand déballage pour rejoindre la "capitale" de la plus grande île cycladique. Il est surprenant que la capitale de presque toutes les Cyclades, se nomment la Hora, mais ce mot signifie "ville". Donc, nous rejoignons Naxos-Ville ou la Hora
pour flâner dans les ruelles tortueuses qui mènent vers le kastro, vestige des croisés vénitiens.

Le coup de cœur est immédiat, l’endroit est calme, authentique, pas encore envahi par
les boutiques, parfois même un peu à l’abandon lorsqu’on s’approche de la cathédrale
et de son petit parvis. Le kastro était une ville dans la ville pour les catholiques qui y vivaient ; les orthodoxes et les juifs vivant dans les quartiers alentours.
Au sortir de cet endroit magnifique et secret, une jolie boutique attire notre attention, elle recèle de très belles statues, poteries et reproductions d’icônes, les originales étant interdites …
en principe … à la vente. Une très belle Vierge à l’Enfant souriante et apaisante, toute de doré entourée sera du plus bel effet à la maison ; les dorures des icônes, des encensoirs …
donnant aux églises orthodoxes un côté beaucoup plus accueillant que nos églises.
Juste à côté le restaurant Taverba Kastro étend ses tables sur une placette surplombant la baie : SUPERBE et ROMANTIQUE à souhait. Les serveurs sont sympathiques et la carte intéressante, Philou choisit un délicieux lapin en sauce et Sylvie craque encore une fois pour des aubergines farcies, le tout arrosé d’un "kilo" (dixit les serveurs) fruité de vin blanc de Naxos : huuuuuum,
un moment très fort encore accentué lorsque les lumières commencent à se mirer dans la mer
et que les anciennes demeures féodales prennent du relief et des couleurs.

Une myriade de chats et chatons accourent pour dîner à bon compte.
Tiens ! Ils apprécient particulièrement notre table … surtout les reliquats du repas de Philou.
Nous resterions bien dans cet endroit enchanteur, mais il faut redescendre vers le port,
non sans avoir arpenté les ruelles étroites, baissé la tête pour passer sous les voûtes
très basses des passages , même Sylvie doit se baisser.
Nous entrons dans le port et le "carré" d'embarquement en montrant notre billet ;
cette fois nous pouvons admirer une autre merveille de l’île :
la porte illuminée du temple d’Apollon qui se dresse sur l’îlot de Palatia.

Le départ est prévu à 22h, mais comme souvent le ferry est en retard et nous partons un peu après minuit ; heureusement nous trouvons facilement de la place pour passer les trois heures en mer ; nous faisons même une rapide escale à Donoussa, une des Petites Cyclades.
Nous sommes rodés aux ferries, et nos sacs recèlent de la lecture, de la nourriture, des petites laines, les appareils photos et caméscope, les téléphones portables qui fonctionnent à merveille même au milieu de la mer ; les grecs sont d’ailleurs friands de ce mode de communication.
Sylvie peaufine le périple sur Amorgos, île toute en longueur,
Philou arpente le vieux destroyer des mers qui fume noir.
Arrivée à 3h du matin l’esprit quelque peu embrumé, le teint défait ; vite un grand parking
tout près du débarcadère de Katapola fera l’affaire pour ce reste de nuit.

Mardi 13 août   120.572  10 et 11h   5 km
Il nous a fallu récupérer de cette courte nuit, en fait nous pensions qu’il était intéressant
de voyager le soir ou la nuit pour gagner du temps, mais les conditions, la foule, le bruit empêchent de se reposer.
Nous sommes frappés par la couleur intense de la mer, un bleu profond, plus marqué
que dans les autres îles.
Ce matin, ce sera la course au ferry pour Santorin, en fait, il existe bien des bateaux ralliant
cette île, mais ils ne sont pas destinés aux véhicules de plus de 2m20, ou parfois seulement
aux piétons ! Donc, nous devons repasser par Naxos pour y prendre une correspondance
pour l’île volcanique ; mais ce n’est pas tout, les petits bateaux mettant 6h pour aller à Naxos sont "full", ceux de vendredi et de samedi.
Et bien puisque nous n’avons pas le choix, ce sera pour dimanche, un GROS ferry ;
mais il faudra revenir chercher les billets ce soir à 18h30 ???
Ôôôôôômmmmm restons zen, le principal est de pouvoir partir de cette île ;
nous allons pouvoir la parcourir en long, en large et en travers quoiqu’elle ne soit large
que d’à peine 6km et longe de 35 !
Pour l’heure Philou a repéré au bout du port, un chemin qui mène à une chapelle ;
en 3mn nous y sommes et nous prenons nos quartiers à 2m de la mer truffée d’oursins :
un endroit idyllique pour … ne rien faire !

A 18h Philou part en VTT acheter les billets qui ont été réservés ; mais il ne revient qu’à 19h30
la réservation informatique ayant pris 30mn ! Au moment de payer avec la Carte Bleue
la charmante … mais lente dame, ne veut pas de la signature de Philou, la carte étant au nom
de Sylvie … les tickets sont mis de côté et Sylvie ira, en VTT, apposer sa signature
pour récupérer les précieux sésames.
Soirée barbecue et rêveries sous la voie lactée.

Mercredi 14 août   120.577     7 et 10h  33 km
En remontant le chemin nous découvrons une statue de déesse assise scrutant la mer,
peut-être Pénélope attendant Ulysse ?
Un peu plus loin, une chapelle sur un cap rocheux, surveille les flots ;
sa cloche est accrochée sur un trépied, une tombe à ses côtés.
En cheminant encore un peu, deux chapelles jumelles, accolées comme pour mieux
se protéger des vents violents, se cachent dans un repli de rochers …
Baignade et "récolte" d’une cinquantaine de coquilles d’oursins de différentes couleurs
allant du beige en passant par le vert, jusqu’au violet …
Un pêcheur grec venu se baigner en famille avec son embarcation, s’approche soudain
du rivage et vient claquer sur de grosses pierres deux gros poulpes qu’il a attrapés.
Il les claque et reclaque pendant 10mn, sans doute dans un premier temps pour les tuer,
puis pour les attendrir … nous, nous ne sommes pas trop … attendris !
Voyant que Philou a allumé le barbecue, il arrache un tentacule et vient la mettre sur le grill … Glups, glups !!!! Nous pensons qu’il va falloir la manger.
Sylvie lui offre un verre de vin de Meuse, et zuuuut, perdu, il vient rajouter une autre tentacule. Aïe, ça se corse pour nous qui sommes assez difficiles en produits de la mer
et pas très amateurs.
Ca y est, elles sont à point, notre homme les place dans une assiette et les coupe en rondelles, en porte un à sa bouche … et s’exclame de bonheur : hum, qu’elle doit être boooonne !
Allez, faut y aller, piquer dans une rondelle, la mettre à la bouche, ne pas avoir de haut-le-cœur, ne pas penser que les tentacules ne sont pas ôtées …
tient en fait, ce n’est pas mauvais, enfin disons que c’est quelconque, pas très fin.
Ouf, le pêcheur est parti, nous finissons les morceaux en prenant soin d’enlever les tentacules …
mais c’est certain, nous n’en commanderons pas au restaurant, quoiqu’il arrive !

Allez il est temps de découvrir cette merveilleuse île encore préservée du tourisme de masse, des clubs et autres hôtels recouvrant chaque parcelle de terre.
Cinq longs kilomètres en lacets permettent d’atteindre Hora, capitale d’Amorgos, tout au long
de cette ascension, les vues sur la baie de Katapola sont magnifiques, et lorsque nous atteignons enfin la ville, nous pouvons voir la mer de chaque côté de ce morceau de terre perdu entre les Cyclades et les îles du Dodécanèse : superbe !
Une petite ville construite autour d’un piton rocheux coiffé des restes d’un château vénitien, une sorte d’Uchisar en blanc veillée par les sentinelles en ruines des moulins qui surplombent Hora.
Nous décidons d'aller en reconnaissance pour la visite future du monastère de Chozoviotissa, rendu célébrissime par le film du Grand Bleu, vu par Philou mais pas par Sylvie.
Au détour de la route, nous restons scotchés, bouche bée, ébahis, surpris … enfin les mots
sont faibles : d’impressionnantes falaises qui tombent à pic dans une mer d’un bleu intense
et profond. Un sentiment fort, puissant, que l’on ressent rarement face à la nature
et ses merveilles, tout simplement EPOUSTOUFFLANT, SAISISSANT !

Le monastère est invisible de la route, mais la petite plage de Agia Anna, véritable bijou
de crique aux eaux des plus cristallines de l’île, se love en contrebas ; nous viendrons
y coucher demain soir pour profiter de cet endroit lorsque les baigneurs seront partis
et être ainsi tout près du monastère.

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