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vendredi 21.
La nuit a été chaude... le rafraîchisseur souvent relancé.
L'océan est gris océan... une pluie fine en rajoute une couche.
Le moral est dur à gonfler pour cette dernière journée marocaine.
Prévisions kilométriques pour arriver à la combinazionne Gorafe avec José..
Prévisions dirhams pour arriver à Ceuta sans trop ou pas. Et hop !
Objectif Rabat pour l'essentiel à voir.  On choisi la kasbah des Oudaïa, et le choix est bon.
Une plongée dans les siècles presque intact. Le petit matin y est mystère quand les portes décorées commencent à s'entre ouvrir.  On navigue dans les ruelles entre blanc et bleu mer.

Les chats y règnent d'autant plus que l'un deux découvreur de trésor y est célèbre.
Les ruelles sont pour moi un festival de plans, d'images contrastées par la pluie de la nuit.
Au bout de la plateforme qui domine la mer, un bâtiment ignoré, je m'y hasarde...
"Bonjour Misieur... ti entre si ti veux... !" dans la pénombre de l'ancien fort une alignée de métiers à tisser antiques et 4 tisseuses comme recluses dans cet espace.
Clic et reclac... "Dis misieur, ti donne pourboire !" ben voyons ! cette fois on ne discute pas !
Dans une croisée de fenêtre, de l'autre côté de l'oued, Salé la jumelle de Rabat.
Le temps de passer l'oued et se poser sur la plateforme de la plage, au pied du cimetière
où l'éternité est tournée vers la mer. "Misieur, ti fais pas photo !" Trop tard c'est déjà fait !
Le cadre est irréel avec la kasbah des Oudaïa de l'autre côté, passé les entrelacs de lichens dévoilés par la marée basse. Et dire que l'on aurait pu dormir ici !
Allez on avance... plus de  300 bornes aujourd'hui ! Autoroute toute... on a le temps d'y philosopher. Comme le contraste entre nous, dans notre résidence à roulettes, et ce paysan
qui laboure à 100 mètres d'ici avec son vieil âne tirant une charrue à soc.

A l'écart du grand ruban noir Moulay-Bousseylham. surprenant paysage de dunes et lagunes.
La petite ville est tournée vers sa réserve naturelle exceptionnelle, toute la faune à plumes
s'y retrouve saison après saison... Le salon de Fleurette n'en crois pas ses yeux du panorama que nous lui offrons. De l'autre côté de l'anse de sables des marabouts blancs ponctuent les collines. Les barques du port traversent inlassablement le bras de mer... magique !

Allez on avance... première boucle du circuit avec Larache.
Nous l'avions vue sous des déluges nous la retrouvons sous le soleil et cela change tout !
Opérations basiques: vidange du Fleurette, mi-prix de la France, ben voyons... Internet
et enfin contact avec José, planning pour demain !
Allez on avance... on connaît la route, encore que sous le soleil !
Tétouan par le contournement nous présente son pire profil, pollué, encombré, désagréable...
Détour par la "station méditerranéenne: Martil" long alignement d'immeubles délabrés entrecoupés de zones d'immondices.. Comment un tel urbanisme a t'il pu en arriver là ?
Voici une question qui commence à nous turlupiner. On nous a expliqué l'état de Safi ou de Casa par l'afflux des "gens de la campagne"... mais ici en pleine zone d'estivage des urbains ?
Cabo Négro se cache derrière un promontoire, se cache oui... et fait bien !
Ce qui a du être architecture remarquable se perd dans un laisser aller désolant.
A 2 pas le Club Med, le luxe sans compter à 2 pas de la misère. Inch'allah !
Comment est ce possible, comment un peuple peut t'il accepter cette décadence ?
Lecteur d'ici ou d'ailleurs " Si ti as la réponse, ti mi dit !".
Il est temps pour nous de nous poser pour la nuit. Demain démarrage en trombe aux aurores.
Mdiq.. dans le même état que ses voisins...
Des ensembles de vacances bordent la plage, façades borgnes qui ne donnent que sur

la grande bleue en évitant de s'égarer dans ces parages "authentiques".
Marina Marbella, parking d'accueil des visiteurs. Allez on tente !
De chien de garde point... de gardien étiqueté point... de vigile carré point...
la grande grille laisse juste passer le Fleurette en largeur, un jour il y aura une barre de hauteur.
On amerrit dans un autre monde, les yachts au repos se dorent au dernier soleil.
Les galeries commerciales en sont encore au fardage avant le rush estival....
Petit tour de repérage, c'est décidé on reste, quitte à se faire jeter... je négocierais au bluff !
Tu le veux comment le salon ? Vue sur les vagues ou sur le bâtiment fluo de la capitainerie ?
A 200 mètres d'ici des enfants fouillent dans les ordures pour chercher un morceau de pain !
Les lumières s'éclairent par vagues, le port est désert, l'éclairage des vitrines inutile.
A 100km d'ici  dans une masure du rif... il manque une bougie !
Bonne nuit !

samedi 22.
Soleil éblouissant sur la marina. Soleil sur une côte qui tente de rivaliser avec celles d'en face.
Une colonie de cigognes a réquisitionné un hameau, sa mosquée squattée par des paysans
et transformée en étable, les hauts eucalyptus, çà caquette à tous les étages.

Dernière plongée dans l'ambiance marocaine à Moussafi village frontière. Magasins fermés,
les étals sont dans la rue à même le sol, la décrépitude est un fond d'écran aux vagues
de marchandises textiles venues d'on ne sait trop où qui tapissent les rues.
Frontière. No man's land de taxis en quête d'arrivants. Rabatteur habituel distributeur de fiches.
"Ti rempli li fiches, li numéro di passeport en bas et l'autre niméro en haut! " "
Ti va guichet 4 et ti perds pas li fiche blanche.." conseil gratuit... tiens 5 dirhams !
Il nous en reste un peu !
Suzy va faire les guichets, j'avance Fleurette pas à pas et trompe l'attente en faisant
des photos d'ambiance.. la cohue des voitures, la file d'attente de femmes à un guichet.
"C'est li guichet réservé aux femmes" me précise un policier.."
Ci pas facile li femmes, elles crient toujours  !"...
Allez on avance ! Ben non !
Guichet réservé au MDR, guichet réservé aux sorties, guichet réservé au Corps Diplomatique...
les guichets se suivent et se ressemblent dans la décrépitude...
"Monsieur, vous avez fait des photos, c'est interdit ! Donnez moi les passeports et li caméra !"
Ouille ! Je suis le policier "T'en fait pas Misieur, ci pas grave !".
Bureau du corps diplomatique... "Vous savez c'est une loi, on fait de photos à la douane !"
Je les efface si vous voulez ! "Si vous voulez bien !'
Allez poubelle en série... sauvetage d'une ou deux au passage.
Allez on avance ! Ben non ! encore la fiche verte à la douane.
"Misieur tu t'es fait grondé par li police ! Ils aiment pas li photos !".
Allez on avance ! Ben non ! encore un... je sais pas trop quoi qui récupère mon passeport.
"Ouvrez ça !"  ça c'est la soute. Il tâte et retâte... toc toc au tournevis sous le châssis...
Intérieur maintenant, Suzy n'est pas tranquille, elle a jamais aimé les douanes
et c'est la première fois depuis des décennies que nous avons un contrôle... "Ci bon !"..
Allez on avance ! Ben oui cette fois c'est bon !
Il suffit de passer de Sebta à Ceuta pour changer de monde. Les rues sont propres à y manger.
Sans perdre de temps > le port ! Sans perdre de... Curieux, tout est désert !
Aucune file d'attente, guichets fermés... dans une cabine 3 gardiens..."Parle pas français !'
C'est par un marocain que l'on apprends que le seul ferry est dans... près de 2 heures.
Aujourd'hui l'Espagne est décalée, elle marie son futur roi !
Un peu de mal en patience, quelques voitures arrivent, les chiens détecteurs de drogue
entrent en piste, sniff, sniff... et l'on embarque quand même.
Ferry catamaran on a presque l'impression de rattraper le temps perdu.
Ferry presque vide, il nous reste à imaginer les foules estivales !

Voilà ça y est cette fois on a bien quitté le Maroc...
je vais pouvoir relâcher la pression du récit !
Ce soir Gorafe avec José, mais ça c'est une autre histoire.
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