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à
Meknès
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la carte
et relancez la musique
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vendredi 30
Demain l'Europe sera à 25 ! Avec RFI en ondes courtes et les émissions en
Français de RTM (171m ondes longues) nous restons branchés sur l'essentiel
du monde.
Pas encore eu le temps d'essayer l'antenne sat et TV5, et puis pas tellement
l'envie !
le camping est désert, le ciel toujours gris, la chienne allongée... on va
démarrer !
Retour sur Volubilis. Le site s'éveille dans le frais matin.
"A voir au lever de soleil" dit le guide. Au lever de quoi ?
La visite-promenade commence dans un vent cinglant, les fleurs du printemps
vibrent telles
les cordes d'un violon, et nous raconte des siècles
d'épopées.
Il est assez facile d'imaginer la vie romaine, l'éclatante prospérité de
cette ville de 20000 âmes.
Les blocs épars tracent le plan de la ville, les grands lieux bien sûr: arc
de triomphe, forum, thermes, capitole, basilique... mais aussi la ville
humble et laborieuse: boulangerie, huilerie...
et les multiples maisons aux sols de mosaïque remarquablement conservées.
  
Un couple de cigognes a réquisitionné le sommet d'une colonne, la mère y
donne la becquée
à sa couvée. Image maternelle fragile dans cet univers de pierres et de
marbre.
Le site se peuple petit à petit au rythme de l'arrivée des bus touristiques,
le parking vide tout à l'heure est maintenant un concentré de nationalités.
Allez on se sauve !
Moulay Idriss est à deux pas.
Étonnamment accrochée à son piton la ville sainte domine le paysage.
L'animation est déjà vive, les gardiens-guides-faux-vrais nous tombent dessus
comme les mouches sur les carcasses de moutons au marché. Nous dépassons la
place piège-touristes
et allons nous poser au sommet de la ville. Le haut de la médina est
tout près.
En quelques pas, et moults escaliers, nous sommes dans les ruelles,
au pied du minaret rond miroitant de mosaïques vertes et unique au Maroc.
Les échoppes frémissent des gestes des artisans: couturiers, menuisiers,
presseur d'huile.
Le boulanger cuit sur mesure les pains plats que lui apportent les
habitants.
Au débouché d'une ruelle, tout là-haut, un semblant de terrasse surchargée
de géraniums,
les pleurs des branches d'un saule, premier plan idéalement fabriqué pour
une plongée
  
sur
la cascade des toits de la ville: vagues de tuiles vertes, minaret vert,
mausolée vert...
En bas la place du souk est le centre nerveux de la ville. Une large porte
conduit au mausolée,
interdit aux non musulmans. L'oeil peut néanmoins se promener sur les ors de
la cour principale.
Le pourtour de la place est livré aux échoppes de bondieuseries, comme...
ailleurs !

On hésitait à visiter Moulay Idriss, on a de la peine à s'en détacher !
Le chemin est court jusqu'à Mekhnès. Là encore on opte pour le
camping.
La solution simplifie les visites, et celui de Mekhnès a tous les atouts !
Pratiquement en pleine ville dans un cadre de parc privilégié. Pause midi
sous les odeurs fraîches des eucalyptus.
Réflexion: comment nous organisons nous ? Fleurette en ville ou "petit taxi"
?
Hop là ce sera Fleurette en ville, on verra bien !
Guide vert, Routard, Géo... un mix de plans nous cerne l'essentiel.
Premier choc de charme avec le Mausolée Moulay Ismaïl, source de la dynastie
royale,
Ouvert aux non-musulmans, il est une leçon de l'art coranique.
Sous les voûtes de cèdre peint, les familles viennent y retrouver foi et
fraîcheur.
  
Le plus dur est de trouver Bab Mansour, la majestueuse porte ciselée en
fleuron architectural.
Après quelques détours inutiles la voici dans toute sa splendeur. Entrelacs
de relief sur fond
de mosaïques vertes, céramiques en losanges et marbre en colonnes. Bab
Mansour est l'entrée de la cité impériale: palais royal, mausolée de Moulay
Ismaïl, prison des chrétiens, et le bassin de l'Aguedal un peu trop vide
pour nos souvenirs où se miraient les murailles de Dar el Ma.
Fleurette commence à se repérer. On en profite pour aller voir du côté de la
ville neuve.
Halte documentation pour Suzy à la délégation du tourisme...
Halte Internet au Cyber du centre pour moi.. J'ai depuis plusieurs jours des
dossiers à envoyer
à Françoise.. ils sont tout prêts sur une diskette. Je trouve assez...
rapidement un poste libre.
Surf assez rapide sur nos bals free de ACCL... et la galère sur ma bal
Wanadoo de voyage...
J'ai l'impression de revenir au pire temps ou wanadoo wanadouillait !
Un dernier tour de ville maintenant que nous en avons la topographie dans
l'oeil...
et retour au camping, un brin de repos !
Je tente de capter TV5 sur satellite... hourrah.. en quelques minutes de
surf sur ciel
les premières images neigeuses apparaissent.. puis se stabilisent !
C'est un jour peu ordinaire. Cette nuit, dans deux heures, l'Europe va
s'agrandir !
D'un seul coup Meknès s'estompe de nos esprits. Nous reprenons nos racines.
Il y a 2 ans, nous vivions en Tunisie un avril hexagonal bouleversant.
Nous voici ici accrochés au petit écran pour vivre presque en direct les
enthousiasmes
de ces pays tellement anciens et tellement nouveaux qui entrent dans la
ronde !
La magie des ondes vaut celle du net ! TV5 nous entraîne dans la sarabande
des joies de l'est.
Cracovie où nous étions juste après "le mur"... et Chypre partagée, et
Vilnius l'inconnue,
et Dublin qui va lancer dans une heure la nouvelle Europe.
Du fond de la cité impériale alaouite tout cela prend une dimension mythique
!
Il est 22h ici, 00h d'Europe là-bas !
Les feux d'artifices se bousculent sur l'écran, Malte, Dublin, Varsovie,
Prague la belle...
450 millions d'Européens ! Que nous reste- t-il encore comme temps pour tout
découvrir ?
Dodo bercé par l'hymme à la joie !
samedi 1er mai.
Lever diarrhée. Celle-là on l'attendait mais pas si tôt !
Suzy y est habituée et sort son
attirail médicamenteux.
Le ciel s'est remis au gris, le groupe Autostars entrevu à Chaouen est en
corvée d'eau..,
un groupe de chats errants assaille les poubelles, petit matin de camping.
Le soleil nous rejoint, resplendissant, inespéré, marocain quoi !
Le programme débute par les greniers de Moulay Ismaïl... grenier ou écuries
géantes ?
Le mystère plane encore paraît-il ! Pour nous la monumentalité du lieu
nous suffit.
Des centaines de piliers et d'arches de pisé à ciel ouvert depuis le
tremblement de terre
qui en a jeté bas les toitures. Figuiers, bougainvilliers... la végétation
folle dorée par la lumière matinale crée une atmosphère impressionnante,
irréelle et poétique.
  
Dans la partie qui a conservé ses toits la rénovation réussie crée le cadre
idéal et majestueux
pour les spectacles de l'école équestre proche. Suzy regagne le fleurette,
diarrhée oblige !
Au programme la place El Hedime, point de transition entre la ville
impériale et la médina.
Ce matin de 1er mai elle est livrée à l'expression politique. Sur le podium
improvisé le parti communiste local tient tribune avant le défilé
traditionnel. Che Guevara et Castro flottent
dans le vent, mélangés aux banderoles des jeunesses étudiantes marocaines.
Avec quelques précautions je fais quelques photos. Les groupes hommes et
femmes sont séparés, ici aussi dans ce rêve d'un monde autre ! A la tribune
le leader s'égosille dans une sono dépassée et donne le rythme de chants
partisans.
 
Curieux rapprochement entre cette Europe qui vient d'accueillir les pays de
l'est
et ces images persistantes d'un autre temps. Ainsi va le monde !
La médina est à 2 pas. Je m'y enfonce en quête de quelques images.
La fête du travail n'est ici que symbolique, rien ne change dans la
tradition des artisans.
L'animation est déjà à son quotidien sous les ombrages de roseaux et de
treillis.
Meknès est le royaume des étoffes, des tisserands, les fils tendus pour
sécher en travers
des ruelles nous tendent leurs pièges. Les fuseaux multicolores
s'amoncellent dans les rayons... les hommes accroupis conduisent leur
travaux d'aiguilles. pourquoi les hommes et pas
les femmes ? je n'aurais pas réponse à ma curiosité.
  
La Medersa Bou Inania est le phare de la Médina. Ecole coranique désaffectée
elle est rayonne de beauté malgré son délabrement. Les murs tapissés de
plâtre ciselé et de sculptures de bois
nous tissent un raccourci de tout l'art hispano-mauresque. Les chambres
exigues des étudiants qui cernent le premier étage nous racontent les
conditions de vie, un chat assoiffé vient se désaltérer dans la vasque des
ablutions... et là-haut la terrasse nous offre des échappées
sur les toits et les faïences vernissées du minaret de la grand mosquée.
Il me faut m'extraire de cette médina authentique... il faut !
Dernier tour de ville en forme de collection de portes : Bab el-Kemis
l'agitée , Bab Berdaine
la tranquille, Bab Timouzi et son jardin.. la
circulation a gonflé. Le défilé donne du travail
aux policiers qui
tentent de dévier le flot des énervés... et l'on se retrouve sans trop
savoir comment sur la route de Fès. pas besoin de la chercher !
La chaleur devient... celle que nous attendions. Il nous reste à trouver
l'ombre de midi.
C'est chose rapide à quelques kilomètres une aire pique-nique improvisée sur
un ancien domaine agricole ! Déjà envahie des picniqueurs traditionnels.
Joueur de foot apprentis,
cycliste
à la monture rutilante, familles étalées sur des nattes et braseros
fumants...
c'est férié !
Fès El Mokri...
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