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Les Cyclades...02

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actuelle à Athènes

Lundi 5 août    120.052  9187 km
Premier plaisir de ces vacances : la baignade qui va être presque quotidienne pendant un mois. Première corvée : nettoyage du sol de Bouli qui est encrassé par un mélange d’huile,
de cambouis, de poussière et d’eau de mer, recouvrant le pont du ferry.

Sur la plage, une douche, un robinet, Philou veut faire le plein d’eau et soudain comme
une bombe, une vieille furie se met à l’eng… vertement en grec ; puis parlant un peu en français nous dit : plage, no camping, plage, no camping … en hurlant toujours de plus belle.
Philou calmement lui dit : néro (eau). Rien à faire, elle vocifère toujours ; un employé
chargé de ramasser les poubelles fait signe que l’on peut prendre de l’eau …
elle laisse tomber, mais continue à déverser sa colère auprès de ses rares voisins de plage. Nous ne savons si sa haine va contre les camping-cars en général ou contre les indélicats
qui ont peut-être souillé "sa" plage ?

Vite fuyons, vers une autre furie : la circulation athénienne. Mais avant, nous nous arrêtons
à Corinthe pour déjeuner et admirer pour la quatrième fois le beau canal qui relie l’Adriatique
à l’Egée ; mais que le paysage a changé, en 1980 2-3 cabanes en bois sur un immense terrain poussiéreux, vendaient des babioles, en 1988 pas trop de changement, en 1994 le boom
des souvenirs bat son plein, les cabanes deviennent des boutiques en dur, et maintenant
un immense hôtel, un grand supermarché occupent l’espace … Nostalgie, nostalgie.

Sur l’autoroute, un gros accident juste au-dessus du canal, sans doute causé par la distraction des conducteurs à la vue de cette réalisation colossale ? Mais il faut dire que les grecs sont
de piètres conducteurs, ne respectant pas les règles de conduite, ne sachant pas faire
les manœuvres et surtout trop ou pas assez pressés. Même par 40°5 dans Bouli et 48°9 dehors, Philou est d’une grande vigilance sur les voies express qui traversent Athènes et nous mènent au Pirée, il joue du klaxon à merveille, se fraye un chemin dans les petites rues qui débouchent sur le port mythique de la Grèce antique et moderne.

Ouf, il est 15h quand nous entrons au port, mais cette fois c’est Sylvie qui doit faire
des merveilles car tous les ferries en partance pour Sifnos ou Paros sont complets pour
les véhicules, rien avant 2 jours : c’est le début des congés d’été des grecs ; août est à bannir, si on le peut (et nous ne le pouvons pas … sinon nous serions venus en septembre !).
Concertation pour trouver une solution, petite montée d’irritation, il faut dire qu’il fait très chaud, l’atmosphère est moite, les décibels à leurs combles, les véhicules arrêtés en tous sens,
la circulation pratiquement bouchée …

Coooooool, nous changeons de quais, nous refaisons les démarches auprès des guichets
des compagnies de ferries … et nous trouvons finalement un ferry qui part dans 1h30 pour … Tinos, île qui devait clore notre périple égéen ; qu’à cela ne tienne, nous ferons l’itinéraire
dans le sens inverse et finirons par Sifnos.
Enfin … cela nous a appris que rien n’est écrit et que les imprévus seront sans doute
encore de la partie.
Les placiers dans les ferries reliant l’Italie à la Grèce sont doués, mais ceux pour les îles
sont plus … approximatifs, nous faisant entrer dans l’Express Adonis de la compagnie Hellas,
en marche arrière, puis non, finalement en marche avant, puis vers la droite, puis non vers
la gauche, vu que nous faisons déjà une escale à Syros, et qu’après nous, le bateau continue vers Mykonos, il ne faudrait pas nous bloquer au mauvais endroit !!!!
Les salles climatisées avec fauteuils sont nettement plus agréables que les deux ponts extérieurs où il règne une chaleur moite et pesante, nous tuons le temps en lisant et Philou
en s’offrant plusieurs roupillons consécutifs. A l’un de ses réveils, nous décidons d’aller dîner au self, car notre heure d’arrivée sera tardive et nos ventres commencent à signaler des manques !

Par la magie du téléphone cellulaire qui fonctionne même en mer Egée, nous apprenons
que Yoann et Xavier sont bien arrivés à Montpellier chez Evelyne pour une halte nocturne
avant de rejoindre Perpignan.

Tous les plats mentionnés sur la carte ne sont pas disponibles, mais nous trouvons notre "bonheur", Philou une belle cuisse de poulet et Sylvie un hamburger, le tout accompagné
de bonnes pommes de terre et arrosé d’une délicieuse sauce.
Encore un peu de patience et nous arrivons à Syros, dont Ermoupoli la capitale des Cyclades, possède une architecture néoclassique remarquable que nous avons la chance d’admirer illuminée depuis le pont de l’Adonis.
La ville est splendide et nous livre sa particularité : elle est peuplée à la fois d’une communauté catholique et d’une communauté orthodoxe, qui au cours des siècles se sont installées chacune sur une colline de la ville en y érigeant une cathédrale ; Ermoupoli la ville aux deux cathédrales : MAGNIFIQUE de nuit !
A 23h nous foulons le sol tinien, l’air est pesant et nous sommes quelque peu irritables ;
mais nous trouvons une place pour la nuit vers l’ancien port ; nuit qui risque d’être lourde
et entrecoupée de réveils en sueur.

Mardi 6 août  120.239   7h30  55 km
L’enseignement que nous avons tiré de notre expérience du Pirée, nous incite à acheter
au plus tôt notre billet pour Paros ; nous ferons l’impasse sur Mykonos et Délos,
d’aucuns diront que c’est regrettable mais nous préférons passer plus de temps sur des îles
plus authentiques et sauvages.
Le départ sera donc pour vendredi 13h vers Paros.
Tinos est célèbre dans le monde grec pour son pèlerinage à Panagia Evangelistria, sorte
de Lourdes orthodoxe où la ferveur féminine se manifeste pour Sainte Pélagie qui rêva
qu’il fallait creuser à un endroit bien précis pour trouver une icône, en 1822 ce fut chose faite :
on trouva l’icône de la Vierge, que chaque pèlerin vient baiser après une longue file d’attente.
Une belle longue rue à forte pente mène les fidèles au sanctuaire, bordée d’un tapis rouge
pour les pénitentes à genou qui ont fait un vœu ; cela nous rappelle notre passage à Fatima
au Portugal où le même rituel se produit. C’est en grimpant vers le lieu saint que l’on peut acheter d’immenses cierges jaunes, rouges ou beiges de parfois 2m de haut.

Avant d’entrer dans le saint des saints, on découvre un superbe parvis de galets bicolores recouvrant l’entrée du sanctuaire.
A l’intérieur de l’église une profusion d’encensoirs, d’ex-voto en tous genres
pendent au plafond ; chacun venant implorer ou remercier la sainte.
Au sortir de l’édifice, une autre ruelle descend vers la mer, mais celle-ci est bordée
de marchands du temple, chaque devanture est une vitrine avec ses bondieuseries
et autres cochonneries plastic sans aucun rapport avec le lieu.
Mais c’est au 15 août que la ferveur est à son paroxysme, des ferries entiers déversent
les fidèles qui mènent en une procession l’icône vers le monastère de Kehrovouniou où vécut
la sainte, distant de plus de 10km ; ce jour-là, plus aucune chambre n’est disponible dans l’île ; la Vierge écoute ses ouailles, le commerçant son tiroir caisse.

En redescendant vers la mer, nous nous éloignons de ces deux rues pour découvrir
les ruelles blanches et pittoresques.
Au détour d’une chapelle, nous croisons un pope dont la tête est recouverte d’un carré de tissu rouge brodé d’or, et qui transporte un encensoir ou un calice ?
Il est tôt, les ruelles s’éveillent et chacune d’elles nous livrent ses petites richesses de portes
et fenêtres multicolores, de fleurs, de scènes de la vie quotidienne : nous sommes ravis,
c’est notre premier contact avec l’habitat cycladique.
En chemin, nous faisons quelques courses de fruits et légumes, puis regagnons Bouli
pour rejoindre les hauteurs de l’île.
Ce qui frappe en gravissant la route, c’est le nombre de chapelles minuscules et d’églises ;
pour 7.700 habitants, on n'en dénombre pas moins de 750, qu’elle soit catholique au clocher pointu ou orthodoxe surmontée d’une coupole. Les îles ne possédant, jadis, pas de cadastre, elles marquaient souvent la possession d’un champ.
Le minuscule village accroché à la montagne de Tripotamos sera une révélation ;
ruelles immaculées, bleu roi éclatant des portes, bougainvilliers et géraniums superbes, fontaines-lavoirs, chapelles, églises, arcades prodiguant de l’ombre et de la fraîcheur :
un vrai bonheur.
Plus loin nous arpentons le village de Mountados avec ses arcades et ses étroits passages.
Puis nous nous hissons vers le monastère de Kehrovouniou qui malheureusement vient de fermer, il est midi ; mais l’ombre de ses murs extérieurs nous prodiguera la fraîcheur nécessaire pour prendre notre repas.
Soudain au détour d’un col, le relief change, un paysage ruiniforme remplace les terrasses pelées des collines précédentes ; sur notre droite à la différence des autres villages accrochés à la montagne, le beau et minuscule village de Volax s’étend et s’étire sur ces gros rochers ronds volcaniques. Plusieurs fontaines, un petit théâtre de plein air et l’artisanat de vannerie
sont les spécificités de ce petit bout de paradis.

Bon, il est temps de rejoindre la mer et de profiter de ses bienfaits ; en chemin,
avant de traverser Pirgos et son étonnante blancheur,
Sylvie fait la lessive dans une fontaine en bord de route.
Le charmant petit port de Panormos vanté par tous les guides, est des plus croquignolet, protégé du vent par deux collines. Nous essayons en vain de rejoindre la plage ouest,
mais les cent derniers mètres ne sont accessibles qu’aux véhicules 4x4.
Ce sera donc sur le môle est, servant de parking aux bus et de quai d’accostage aux voiliers, que nous passerons la fin d’après-midi et la nuit.
La côte rocheuse nous offre de belles plongées dans une eau limpide et parfois turquoise.
Philou ne sa lasse pas de faire le barbecue.

Mais hélas la soirée est un peu mouvementée par la promenade des grecs qui déambulent
tard le soir … et jusqu’à minuit nous ne pouvons dormir ; et le relais est pris par une bande
de dix jeunes Français ayant accosté en soirée et qui font la fiesta jusqu’à 5h du mat’ !
Idéal en journée, l’endroit est très animé tard le soir.
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