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Noël en Charente
maritime...
Mardi 24 décembre 123.540
Départ vers les Ardennes et réveillon en famille à Renwez.
Extinction des feux à 3h du matin.
Mercredi 25 décembre 123.970 9h
723km
Qu’est-ce que l’on peut être motivé lorsqu’on doit partir en vacances,
même après le réveillon de Noël.
Philou est debout à 9h, à 10h nous sommes sur la grand’route, direction
Reims, Paris, Poitiers et enfin Niort où nous sortirons du grand ruban
pour sillonner les routes étroites du Marais Poitevin.
Nous arrivons rapidement au cœur du marais, et après avoir tourné trois
fois dans le village
de Coulon, nous trouvons juste devant la
Maison des Marais Mouillés,
une place de parking donnant directement sur
la rivière, à côté de l’embarcadère Prada :
le rêve, rêve impossible en une autre saison !
Une promenade nocturne nous fait découvrir la "capitale" de ce que l’on
nomme la Venise Verte.
Les ruelles étroites nous mènent sur la place de l’église qui possède une
particularité assez rare en France : une chaire à prêcher extérieure,
posée contre le clocher à bonne hauteur,
près de l’horloge et des cloches.
On explique cette présence insolite par le fait que les habitants
assistaient à la messe
depuis leurs barques et autour de l’église ?
Mais l’église est loin des canaux, et cela nous semble hasardeux comme
explication.
Cette question ne hantera pas notre nuit qui va être réparatrice après
celle de Noël
et surtout ce long périple pour dormir dans ce bijou de verdure et d’onde
claire.
Jeudi 26 décembre 124.693 8h 138km
Les habitants de Coulon semblent faire la grasse matinée, pas un bruit,
pas un véhicule,
seul le bruit de l’eau de la Sèvre Niortaise coulant à nos roues. Les
nuages sont là, mais le soleil déchire les moutons noirs et blancs. Un bon
petit déjeuner, et hop ! nous repartons en ballade dans le bourg mais sous
le soleil cette fois, la lune ayant disparu.
Nous découvrons enfin à deux pas du Bouli, la belle fenêtre Renaissance
décrite sur les dépliants touristiques, clic clac, elle est en boîte.
L’église tant admirée la veille, est ouverte ; l’intérieur est assez
banal, sauf deux beaux autels de bois, l’un dédié à la Vierge et l’autre à
son Joseph de mari qui, fait assez rare, porte l’enfant Jésus dans ses
bras en lieu et place de la fleur de lys qui l’accompagne parfois.
Rapides courses au petit magasin Coop et nous partons arpenter le Marais
Mouillé en empruntant le circuit décrit par le guide Vert : petites routes
et chemins garanties !
 
Nous n’avons pas acheté de rillettes de ragondin vues dans la vitrine
d’une boutique …
Au barrage du Grand Coin nous faisons une découverte : un "passe-bateaux",
en fait, la "rigole" subit un dénivelé, et les barques doivent emprunter à
sec un petit chemin de déviation
où elles sont tractées par un treuil.
La nature est superbe, peupliers et saules pleureurs croissent dans ses
terres humides, les oiseaux peuplant les lieux. L’ensemble est très
bucolique, reposant et surtout fort authentique.

A l’écluse de la Sotterie, plusieurs écluses régulent le flux de la
rivière et le dénivelé de celle-ci.
Partout l’homme s’est installé, les basses maisons aux beaux volets
colorés très souvent
de bleu, mais aussi de vert et de rouge … sont toujours habitées par les
autochtones
mais aussi transformées en maison de campagne.
Voici notre coup de cœur de la journée : Le Vanneau, village
portant le nom d’un échassier
et qui possède un superbe port ; de l’embarcadère une passerelle en dos
d’âne, caractéristique du Marais, enjambe une conche pour rejoindre une
île transformée en jardins par les habitants. Les branches des saules
pleureurs viennent effleurer l’onde, deux couples de cygnes semblent
glisser sur l’eau apportant une touche de blanc dans cette palette de
multiples verts
et les "plates" s’enfoncent dans les eaux vertes et
limpides : MAGNIFIQUE !!!!
  
Les plates étaient utilisées pour le transport
du bétail et des récoltes, elles étaient légères et fines alors que
les "yoles", larges et massives, servaient aux habitants pour rejoindre le
marché,
la messe ou l’école pour les enfants.
Le soleil réchauffe l’air et la température monte à 18°,
nous avons du mal à croire que nous sommes au lendemain de Noël.
Nous continuons par de minuscules routes goudronnées ou non qui
franchissent parfois
de frêles ponts, se faufilant dans les bosquets et les bocages : un vrai
bonheur.
Il faut être vigilant et suivre scrupuleusement les indications du guide,
sous peine de se "perdre" dans ce dédale de chemins et canaux.
Nous déjeunons à La Garette qui ne nous plaît pas trop,
car le hameau a été super aménagé, trop aménagé.
Retour à Coulon, pour aller photographier la Maison aux Volets Bleus
qui orne tous les dépliants ventant le Marais Mouillé : une véritable
carte postale !
Nous passons à Arçais et Damvix qui mériteraient un arrêt,
mais nous voulons absolument visiter l’abbaye de Maillezais au
nord, avant que le soleil ne soit trop bas dans le ciel.
Les ruines majestueuses de l’édifice sont visibles de loin, grandioses,
fières et amputées
par le temps, les hommes et l’oubli …
Nous sommes seuls dans le domaine de l’abbaye, il ne reste que deux pans
de murs
de l’église, quelques belles fenêtres gothiques font suite à d’autres
romanes ; le ciel bleu
fait office de vitrail à ces ouvertures, les chapiteaux corinthiens sont
ornés de fougères
ou de scènes de crucifixion.
Philou, toujours curieux et espiègle, monte dans un escalier à hélice
obstrué,
il s’élève d’une quinzaine de mètres et domine les arcs brisés : photos
originales garanties !
Les tours carrées du portail retrouvent leur escalier et Philou grimpe,
grimpe dans le chantier
qui couvre une bonne partie du site.

Du cloître, il ne reste presque rien que le puits, le lavabo où se
rendaient les moines avant, après les repas et les offices, et des
tombeaux enfouis dans le sol des galeries,
certains ont livré des crosses et autres objets précieux.
La salle capitulaire a disparu, ainsi que le réfectoire des moines, mais
le cellier souterrain voûté en berceau brisé, est intact. Tout comme
l’Hostellerie et l’aile des Convers qui possédaient
des cuisines, des réfectoires et des dortoirs séparés. Ce bâtiment est le
mieux conservé
et offre une bonne vision de ce que pouvait être la vie des jeunes novices
et des voyageurs venus prier en ce lieu ou tout simplement faire une halte
afin de se reposer et de se restaurer.
Nous traversons encore un peu du Marais Mouillé pour retourner à la
"civilisation" bruyante
et trépidante des villes ; direction La Rochelle.
on continue ? >
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