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à
Marrakech
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dimanche 16.
Long et sans intérêt
le ruban d'asphalte vers Marrakech.. c'est long 150km sans intérêt !
Allo Saïda, nous venons d'arriver à Marrakech, nous sommes devant l'hôtel
Ibis !
"Bouge pas, je me change et j'arrive !" Salut Saïda, quel sourire !
Avec une co-pilote qui connaît la ville on trouve plus vite le parking de la
Koutoubia.
Nous y voici. On veut bien sûr commencer par Jemma El Fna puisque le jour
est en train
de tomber. C'est dimanche, le théâtre à ciel ouvert est déjà à
son maximum d'animation.

Jemma le soir c'est presque un acte initiatique de bain de foule.
Fantastique jeux de rôles d'ombre et de lumières. Faux semblants et pièges
sophistiqués à touristes.
On s'y perd dans le dédale des gargotes ambulantes qui forment un immense
menu,couscous, tajines, mouton grillé, poissons frits, salades d'atlas et
d'ailleurs, beignets gorgés d'huile.
On s'y défend dans le trop-plein de racolage mixte langues qui vous happe au
moindre pas.
On s'y défile devant les rabatteurs des groupes saltimbanques.
L'objectif
d'un appareil photo agît comme un appât.
"ti fait photo, ti donne ce que ti
veux !"...
A force de donner "li cartes postales ci être moins cher !".
je
me fais piéger par un charmeur
de serpent, enfin un presque charmeur, le
chauffeur de foule...
appâteur d'un minable quartette de rappeurs de
tambours.
Le cobra ne veut pas, mais vraiment pas prendre la pose ! Ah si....
  
"ti donne ce que ti veux !' et alors pourquoi ti veux pas les 20 dirhams ?
"Ci qui ti veux, c'est 50 dirhams!" Ben voyons.. ! t'as 20 et t'arrête
!
Groupe folklore, danseurs du ventre, boxeurs, montreurs de singes,le
processus est identique.
"Ti viens faire photo... ti donne.." On a compris... mais la litanie est
désagréable.
Comment s'en guérir ? Et pourtant les guérisseurs pullulent, et les
prédicateurs, et les tatoueurs, et les on ne sait trop quoi ! Tout cet
univers hétéroclite qui fait Jemma-el-Fna, et qui fait que
l'on y reviens. Pour cet tournis épuisant et magique, mystérieux et si clair
qui fait virer les têtes.
"On va prendre un thé dans un endroit tranquille ! " Oh que oui Saïda ! Elle
le connaît bien
ce petit monde elle qui travaille dans un groupe import-export de la médina
!
Dans le patio calme d'un café, au centre des souks sans les bruits,le thé à
la menthe
à une saveur toute particulière. On devise de son travail, des habitudes
familiales,
des évolutions du monde... c'est bien Saïda nous on aime bien !
Saïda on t'invite, trouve nous un restaurant typique et bien marocain.
"Viens j'ai une idée, c'est Abdel qui m'a fait connaître !"
Chez Ali, au coin de Jemma, les tajines sont en libre service... étalage
rare et attractif...
Le cadre ex-colonial est langoureux, la conversation roule sur tous les
sujets.
"Moi, pour me marier il faut...." Chut on ne dévoilera pas tes secrets Saïda
!
Il est tard, la place mythique est encore baignée de foule multicolore,
multiraciale, les souvenirs des suppliciés des sultans ne hantent aucun des
désœuvrés qui déambulent.
La plus célèbre place d'Afrique bouillonne de sa vie nocturne, on la
retrouvera autre demain !
Au revoir Saïda, merci pour cette soirée, bon courage pour ton travail
demain !
Le camping est à une dizaine de kilomètres, dans la nuit le repérage est
délicat,
mais ouast.. On s'y pose épuisés. Demain est un autre Marrakech !
Lundi 17.
Découverte du camping Ferdaous, immense... un grand bon point !
Accueil sympa, un autre bon point, pas cher encore un bon point !
La place Jemma-el-Fna est tout autre ce matin, comme transfigurée.
La foule
à emporté les saltimbanques du soir. Restent quelques conteurs égarés,
des
charmeurs de serpents attitrés,
et les débonnaires porteurs d'eau à 5 dirhams la photo . C'est l'heure des
vendeurs de jus d'orange, des calèches traditionnelles...
des marchands qui
se hâtent vers leurs échoppes.
Les souks s'éveillent comme avec chaque soleil depuis des siècles. nous
avons notre programme mais en même temps le plaisir de se laisser porter par
l'improvisation.
Les échoppes se mettent en branle, les rideaux montent, les produits
s'accrochent...
le vendeurs racolent leurs premiers clients, pas encore très nombreux.
vêtements, épices, plantes médicinales, fruits, dinandiers, babouchiers...
nous en avons déjà vu des centaines mais le plaisir des yeux est toujours
renouvelé.
Tombé sous le charme d'une lampe "antique",négociation matinale... réussie
de 80 à 20 euros !
La fontaine Mouassine n'en a plus que le nom, mais la Medressa Ben Youssef
nous offre un point d'orgue. La cour harmonieuse au bassin rafraîchissant,
l'immense travail de sculpture des frises et mosaïques, les galeries
supérieures des chambres d'étudiants, nous donne la
  dimension de perfection
de l'édifice entre l'austérité religieuse et le raffinement esthétique.
Les groupes touristiques commencent à envahir les ruelles, se prendre les
pieds dans les fers torsadés du souk des ferblantiers, se mirer dans les
miroirs du souk des cuivres...
oublier curieusement celui des babouchiers où nous nous retrouvons seuls
avec Ahmed pour une démonstration de babouche d'Aladin... Combien tu fais
Ahmed pour ma gazelle ? Clic clac !
Ils ne sont plus qu'une poignée de teinturiers dans le souk. Les ballots de
laine écrues bouillonnent dans les cuves chauffées encore aux feuilles de
palmes. Dans la puanteur
de ce qui reste de naturel, les gestes prennent des significations
dantesques.
Les échoppes alignées à touche touche sont la devanture des réduits sombres
où s'affairent
les vrais artisans de la médina. Il faut pouvoir s'en échapper, s'infiltrer
dans les angles, sortir
du flux des touristes,se laisser happer par l'ambiance et l'épouser pour
faire oublier, un peu,
que l'on est "visage pâle" et donc... sujet payant. Alors le contact est plus
sincère, moins
  branché dirham. On ose s'aventurer dans les venelles obscures
où l'éclairage est celui des arcs des postes de soudure aveuglants. Ici se
construisent les grilles qui signent les belles demeures. Plus loin les
dinandiers cisèlent au burin plateaux et outres mobiles lave-mains.
Les souks de Marrakech sont un concentré de tout ce que l'on trouve
ailleurs... et un peu plus !
Le retour vers Jemma-El-Fna est comme un purgatoire, l'impression de quitter
un monde enchanté qui nous a fait rêver les yeux écarquillés de couleurs,
les narines emplies d'odeurs.
Et comme un dernier soubresaut les épices de la place Rahba Kédima en
rajoutent une couche, une grosse, enduite d'huile à bronzer "nature"... "Ci
pas à manger Misieur !".. Bah, si j'avais su !
Jemma s'est entre temps peuplée des gargotes de midi... les en-cas s'offrent
aux badauds.
Le spectacle continue, changeant à chaque heure, épousant les envies des
calèches
qui déversent en norias leurs paquets de touristes. On baigne dans ce
maelström comme
dans un sauna... dur, revigorant et éreintant à la fois.
Le parking de La Koutoubia est bien pratique pour visiter, et dire que
certains y passent la nuit !
Nous fuyons les immondices pour en... trouver d'autres sur l'esplanade
devant La Menara.
L'eucalyptus fait peu d'ombrage mais un petit vent s'est levé,rafraîchisseur
en ventilo cétoutbon !
La Ménara c'est d'abord l'image fameuse du pavillon se mirant dans l'eau du
bassin sur fond
de montagnes de l'Atlas.. si on s'y laisse prendre c'est d'abord un
piège:l'accès payant, et trop,ce n'est que le pavillon et son premier étage
de très peu d'intérêt... pour le jardin et la pièce d'eau et l'image c'est
gratuit, mais rien ne le dit et les paquets de touristes s'engouffrent
dans le sas payant ! Allez passons !

Le tour du bassin est un havre de tranquillité après, ou avant, le tumulte
de la ville.
Les habitudes n'ont pas changé depuis que les galants des
sultans s'y donnaient rendez vous, les amoureux viennent s'y bécotter sans
voile sous le couvert des oliviers.
Un photographe de revue de mode et son
équipe y fait poser un mannequin sur fond
de pavillon... Des techniciens
règlent les projecteurs du spectacle son et lumière,
"for touristes" de la
fin de semaine...
Retour dans le chahut de la ville. Les tombeaux Saadiens... trop tard "closed
à 17h45"...
Nous nous en passerons, la fatigue commence à nous prendre... on refait
Jemma ou pas ?
La non-envie domine, besoin de calme. Allez tant pis, gardons en pour une
prochaine fois !
Tiens un cyber... je plonge dans cette opération que je commence à redouter
tant j'y prends
des crises de nerfs.. j'ai pourtant quelques messages qui
traînent depuis des jours..
Oualouh... ça va vite, vitesse cheval arabe ! mais la réceptionniste de
demande d'accélérer
car... "on va fermer !" Hop l'essentiel est parti... retour même en direct
de Jean Marie
qui est connecté... mais pas le temps de répondre, "on va
fermer !".
Le camping nous accueille à nouveau, le plus difficile étant de choisir sa
place tant ...il y en a !
... et le resto et la nième tajine poulet olives.. à bord !
Safi à Casablanca
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