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actuelle à
Venise
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Venise
Les images qu'offre Venise sont belles car elles invitent au rêve, elles
nous renvoient aux siècles passés. Venise est un coffret précieux, secret
dont il faut découvrir la clef en parcourant ses ruelles où à chaque détour
de ruelle les lieux donnent envie de les peindre ou de les photographier.
Venise c'est aussi une atmosphère mystérieuse, avec par instant une foule
dense et par d'autres un calme absolu.
Venise fait partie de la lagune très bien préservée sur 50 km de littoral
(sauf à Porto di Marghera où d'affreuses usines continuent de polluer à tout
va) on aperçoit à peine la cité lacustre depuis
le pont de la Liberté. En
fait, Venise ne se dévoile vraiment qu'au bout de quelques encablures,
lorsque après être monté à bord du Vaporetto (No 1) on découvre le Grand
Canal (Canalazzo). Cette importante voie d'eau serpente au cœur de la cité
et représente avec son trafic ininterrompu d'embarcations une sorte de
grand-rue. Ce n'est pas une voie d'eau ordinaire c'est là que l'on admire
les plus majestueux Palazzi, vieux pour certains de 700 ans, aux façades
ouvragées, romanes et vénéto-byzantines; aux couleurs dégradées du rouge
brique au rose pâle, du jaune miel en passant par les ocres et les
gris-blanc des marbres, les portes de bois arrondies baignent souvent dans
l'eau verte du canal, à moins qu'un ponton bordé de palines permette un
meilleur accès.
On ne sait plus où regarder tant à gauche qu'à droite, partout des
arcatures, des baies
à arcades, des loggias ourlées de frises, façon
dentelle, on reste ébahis par tant de beauté.
Les Vénitiens partant à leur travail et empruntant le même vaporetto que
nous, toujours vêtus d'une manière recherchée, lunettes de soleil à peine
teintées, à la dernière mode, parlant fort, l'oreille collée à leur
téléphone mobile semblent ne pas être dérangés par les touristes qui les
entourent, ils ne paraissent pas stressés, serait-ce dû au rythme plutôt
lent des vaporetti ou à la décontraction qui semble être la spécificité des
Vénitiens ?
Si la Sérénissime organisait des courses de taureaux pour célébrer ses hôtes
de marques sur La piazza San Marco, actuellement durant la journée, elle
n'est pas seulement envahie par les pigeons, une marée humaine s'y presse.
On ne peut cependant qu'admirer le Palazzo Ducale, chef d'œuvre du gothique
vénitien, toute la magnificence de Venise y est représentée dans la
succession de salles richement ornées de peintures. L'église musolée bâtie
(832) pour recevoir la dépouille de Saint-Marc est devenue au fil des
siècles une basilique ornée de colonnettes, chapiteaux garnis de marbres
rares offrant une fastueuse et admirable expression d'un des plus beaux
mélanges de style au monde: byzantin, islamique, gothique puis Renaissance.
La Basilica di San Marco reflète parfaitement les liens qui unissaient
Venise et l'Orient.
L'intérieur mystérieux ne se révèle que peu à peu mais
le Pala d'Oro et ses trois mille pierres précieuses, ainsi que les mosaïques
murales illustrant la Bible nous laissent médusés.
Afin de mieux visualiser l'ensemble de la ville, nous montons au Campanile
de San Giorgio Maggiore, petite île située en face du Palais des Doges, de
là on peut contempler sur 360° toute la lagune. Nous profitons de faire
quelques pas dans le quartier tout proche de la Giudecca juste animé par
quelques chats en manque de tendresse.
Nous avons au fils des jours découvert les différents Sestieri (quartiers)
chacun avec ses caractéristiques.
Curieux nous sommes et à Venise on est récompensé à chaque nouvelle
exploration,
se laissant porter par l'enchantement des découvertes, comme
ces ruelles du Castello du côté de San Giovanni e Paolo là, quelques
artisans typiques confectionnent sous nos yeux des masques. Nous avons bien
aimé les petites places (campi) calmes ou animées qui permettent de
s'asseoir au soleil tout en dégustant un capuccino.
Dans le Dorsaduro se trouve l'église monumentale Santa Maria della Salute,
pas loin de là
nous visitons la collection Peggy Guggenheim, (j'ai aimé le
Braque très sombre gris-bleu),
puis la Galleria dell'Accademia, le plus beau
musée de peintures vénitiennes.
Mais, il est tout aussi agréable le matin de déambuler au Campo della
Pescaria, et de se frayer un chemin parmi la population locale qui
s'interpelle gentiment, les étales regorgent particulièrement de crustacés,
mais il faut écouter parler le vénitien, près du Rialto
dans des petits bars
à vin et déguster du bardolino au comptoir avec des Cichetti.
(Cantina Do Mori ,San Polo 429, ouvert depuis 1462).
Une seule déception durant ce séjour: les 50 ans de la Biennale ne sont pas
à la hauteur de l'évènement, rien de très marquant, une vague impression de
déjà vu, dommage car nous apprécions l'art contemporain.
Comment ne pas penser à un décor d'opérette lorsque l'on découvre les
maisons de pêcheurs à Burano, peintes de couleurs vives avec les barques
encombrées de filets amarrées devant les portes , prêtes à prendre le large.
Le museo del Merletto (musée des dentelles) étant malheureusement fermé,
nous nous sommes rabattus sur quelques délicieuses pâtisseries locales.
Nous avons visité quelques églises mais le nombre en est tellement
impressionnant qu'il faut faire un choix que nous n'avons pas fait. C'est
durant nos déambulations que nous avons aimé les tableaux présents à Santa
Maria del Giglio dont une vierge à l'enfant attribué à Rubens, mais aussi le
plafond en carène de navire richement décoré de l'église Santo Stefano,
l'architecture Renaissance et le retable du Titien de l'église San Fiovanni
Elemosinario, un autre plafond impressionnant par la profondeur de la
peinture de Fumiani à l'Eglise San Pantalon.
J'ai relaté ici qu'une infime partie de ce que l'on peut voir à Venise,
chacun peut y découvrir à sa manière, à son rythme une des plus belles
villes du monde.
Nous reviendrons à Venise c'est certain !
Deux guides m'ont été très utiles pour mieux appréhender cette cité
magique:
" Le Guide du Routard Venise" ainsi que "Venise" Guides Gallimard.
Josette Renevier.
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