escapades .english.deutch

récits d'escapades...
et si vous preniez votre plume... cette page attend vos récits d'escapades

prenez la plume !
- respirer Paris - du côté de la Côte -



avec Sylvie...
Sylvounette

respirer Paris....

Ce que j'ai vu à Paris, mais la Vie avec un grand V.
J'aime avant tout, prendre le métro, parce que pour moi
Paris sans métro c'est pas Paris.
Alors, dans le métro, une vieille mémé très digne avec sa toque de fourrure
lisant un magazine, la main appuyée sur une SUPERBE canne de bois blond
avec un pommeau recourbé en argent ciselé : une petite merveille !
Des mamas africaines grosses comme des pastèques,
enrubannées dans leur boubou multicolore; des employés de bureau
boudinnés dans leur horrrrrrrible costard-cravate; des alcooliques,
des vieux, des jeunes de toutes nationalités : j'ADORRRRRE.

Puis, je me suis beaucoup promenée dans Paris, j'avais pas envie de m'enfermer, j'avais envie de "respirer" (les gaz d'échappement) Paris, de vibrer Paris.

Au matin, les livreurs de légumes, les mamans qui emmènent leurs enfants à l'école, les flics autour des ministères, la nouvelle ligne Eole (à ne pas confondre
avec la ligne Mistral automatique et sans chauffeur) qui à une très belle gare
à Saint-Lazare : ça m'a fait penser au métro de Moscou (que je ne connais
que par les photos et reportages) avec des "lustres" modernes
de couleurs blanche et rouille en enfilade, les murs de béton brut ciré (j'ADORE),
des escaliers mi-bois, mi-béton, mi-acier (je re-ADORE) un dépouillement
et une sophistication comme je les aime !

Connaissez-vous les PASSAGES à Paris, c'est Paulette, il y a une dizaine d'années qui me les a fait découvrir (beaucoup près de son boulot, mairie du 9ème, juste en face de l'Hôtel Drouot et de ses célèbres ventes, j'ai déjà visité !).
Ce sont des passages construits fin 19ème, avec de superbes verrières
qui abritaient et abritent toujours des boutiques de tout genre.
Elle m'a même offert un bouquin avec photos noir et blanc là-dessus.
Ma Paulette, c'est une bible ambulante sur Paris, elle me fait prendre des bus,
voir des trucs géniaux, je ne m'en lasse JAMAIS.

Voilà un petit résumé de mes ballades parisiennes ...

Bibis parisiens.
Sylvie.
mars 2000


 

 

avec Sylvie...
Sylvounette

du côté de la côte....

Après 4 jours passés sur le littoral belge (67km de côte tout de même, font mieux que la Suisse nos amis belges ! ) et français, voici ce qui m'a émue et touchée aux larmes : deux scènes de la vie, peut-être devrais-je mettre un grand V à Vie, parce que la "petite" vie de tous les jours,
n'est-elle pas la Vie tout simplement ?

Gand : hé oui, on parle de Brugge que j'ai déjà visité 3 fois, et on délaisse Gand, en comparant ses deux villes qui ne le sont pas forcément. Brugge, c'est LA carte postale par excellence, de hauts immeubles bourgeois de briques, de beaux canaux parcourus par des hordes de touristes rendus à moitié sourds par les commentaires débités des guides ... Finalement, nous avons délaissé Brugge pour Gand, c'est mon côté "allez vers les petites gens simples et authentiques" plutôt qu' "allez vers les connus, reconnus et souvent superficiels".
Gand m'a plu, m'a envoûtée et j'aimerais y retourner pour emmener dans mes pas d'autres amoureux de douces sensations.
Le centre ville de cette grande ville flamande est paradoxalement très intime, très bucolique,
à part quelques grandes avenues, chaque rue ressemble à une ruelle où il fait bon musarder, chaque devanture recèle qui une belle porte, qui une statue, qui une touche originale du propriétaire.
Par bonheur, nous avons trouvé une place pour la nuit sur une lice (la rue Lievekaii : Quai ????
de la Lieve, peut-être) bordée par un canal. En attendant les illuminations nocturnes, nous nous sommes baladés le long du célèbre Quai aux Herbes bordé de superbes maisons
du 12ème au 17ème siècle, visité la surprenante cathédrale (on aime ou on n'aime pas : j'suis dans la seconde catégorie) dans l'intérieur est de pur style néo-classique de marbre noir et blanc : Brrrrrrr, ça me donne la chair de poule ... puis la Halle aux Draps (qui ne vaut pas celle de Cracovie !), le Beffroi, le château des Comtes de Flandre ....

Mais voici le plus beau que j'ai vu à Gand, oh, je sais, vous allez rire, mais moi ce sont des scènes qui m'émeuvent. Une bonne dizaine d'habitants de la rue (juste la maison à côté du Bouli : notre CC, j'étais aux premières loges) sont sortis avec chaises, verres, assiettes, sandwichs ...
et se sont installés près d'un banc, le long du canal et ont entamé un repas, que dis-je, un festin, un FESTIN de GUEUX; là au bord de l'eau, sous les arbres, dans la fraîche soirée, ils ont ri,
ils ont bu, ils ont joué aux boules, en plein centre ville, si près des touristes, et si loin de la ville, comme dans un petit village. Puis, ils ont bu le café, ont sorti les trottinettes et se sont amusés comme des gosses, les jeunes, les vieux ... c'était BEAU A VOIR,
et ce devait être encore plus beau a VIVRE ! J'aurais voulu les rejoindre ...

2 - Fuyant l'aire de Nieuwpoort et ses 100 campingcars rangés comme les sardines dans leur boîte (normal pour un port de pêche !), nous avons atterri (ou amerri) en France à Gravelines et passé le dimanche soir à m'empiffrer de moules-frites (j'en avais une ENORME envie pour mes 
41 ans, je sais mon anniversaire c'était le jour des cloches, mais ça, je le savais déjà !).
C'est ce lundi matin que j'ai fait une fort belle rencontre, 
comme je n'en avais pas faite depuis des mois.
Campement du décor :
Gravelines ceinte de ses remparts à la Vauban dont les fossés sont baignés par les eaux de l'Aa (en 2 lettres : rivière, les cruciverbistes comprendront ...),
à droite du chenal qui relie la bourgade à la mer : Petit-Fort-Philippe (dans le Nord), à gauche : Grand-Fort-Philippe (dans le Pas-de-Calais), l'Aa matérialisant la limite départementale
(c'était juste un petit cours de géographie).

Partie en VTT, rencontrée une petite mamie qui distribuait du pain rassit aux oiseaux et qui me crie : "Écrasez-moi, pas !". Ben non, ma bonne dame, pourquoi est-ce que je ne ferais pas attention à vous qui êtes si charmante et touchante dans votre tablier à fleurs bleues : elle était belle de bonté cette mamie. Je continue à pédaler.

La marée est basse et tout au bout de la jetée longue de plus d'un kilomètre, je découvre dans l'eau quatre hommes tout de ciré jaune vêtus, casquettes noires de pêcheurs sur la tête, hotte d'osier dans le dos (les vendanges c'est fini ?), petit panier de bois flottant derrière eux, le corps immergé jusqu'au torse, poussant une immense épuisette devant eux. J'veux en savoir plus et un monsieur et son petit-fils les observe à la jumelle, ils doivent en savoir long, je m'approche et les questionne.

Ces hommes pêchent la petite crevette grise (je m'en doutais un peu), le papy m'explique qu'ils pêchent 1 à 2 kg de crevettes en poussant leur filet qu'ils n'ont pas le droit de tirer, c'est interdit (les mystères des lois ...). Au bout de plusieurs minutes, ils relèvent le filet, versent le contenu dans le petit panier rectangulaire de bois, trient les petits crabes, crustacés, poissons qu'ils rejettent à la mer, et tels des vendangeurs ... de la mer, emplissent leur hotte de leur précieuse pêche.
Cet homme passionné, calme et serein m'a encore conté comment en mars, il pêche lui-même
la sole sur la plage, à marée basse en étendant un grand filet de 50m de long, ouverture dirigée vers la côte, entre deux bosses de sable, la marée emplit ses nasses improvisées de ces délicieux poissons plats ...
Il m'a aussi dit, avoir été patron d'un chalut, ou plutôt chargé par un armateur de diriger une équipe de 10 "gars" pour pêcher la crevette grise sur la côte boulonnaise et flamande, puis partant 2 jours traquer la crevette rose dans la Tamise (qui l'eut cru ?) ou bien encore laissant femme et enfants
15 jours pour la mer d'Irlande ou les côtes du Danemark. Deux jours de repos en rentrant, et il fallait repartir, car quand on est marin, on est payé au "quart" (1/4 pour les marins, 1/4 pour l'entretien du bateau, 1/2 pour l'armateur) mais ça je le savais déjà pour avoir visité une nuit, durant plusieurs heures un énorme chalut dans le port de Concarneau. Les congés ne sont pas ... payés : pas de pêche, pas de quart, pas d'argent. Alors, pendant les congés, ils s'improvisaient dockers, charpentiers ... sur le port (le port, toujours le port ...). Sur les 120 bateaux d'il y a 20-30 ans, il n'en reste que 4 !

Quelle richesse, quelle noblesse, quelle simplicité et quelle humilité dans son récit; je serais restée des heures à l'écouter et c'est avec regret que j'ai pris congé de lui; mais il m'avait offert
un BEAU et VIBRANT moment de bonheur.

La Vie est belle si on sait où regarder, comment regarder,
avec qui partager et ouvrir son Cœur ...

Sylvie.
avril 2000

 


retours: liste des récits - plan des "escapades" -
si vous êtes arrivé sur cette page sans passer par l'accueil cliquez ici

récit suivant

..........................
......................................