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détaillée
du pays
sur 5 jours à Temuco
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Voyage :
Nous partons de Santiago le 17 décembre, et après 1000 km et 12 heures
d’autoroute (et oui !…) nous arrivons a Frutillar, un petit village sur le
bord du lac Llanquihue
et au pied du volcan Osorno.
A cette époque de l’année les chiliens préparent les vacances de Noël en
famille, et nous sommes seuls au bord du lac. Pas de camping , on s’installe
sur les aires de stationnement sans problème (le Boxer est équipé d’un
réservoir d’eau grise, nous essayons de vidanger dans des endroits
appropriés car il n’existe pas de stations de vidange).
C’est l’été austral,
et les températures, bien que plus basses qu’à Santiago
(où il fait 35 ° C
en Janvier et Février) , sont très agréables (15 a 20 °C).
D’ailleurs nous
avons fait le choix de ne pas installer de chauffage dans la camping car,
et
nous n’en aurons jamais vraiment besoin.

Après quelques jours sur l’île de Chiloe (nous en reparlerons dans un autre
article,
car cette île vaut à elle seule un voyage), nous prenons un ferry
qui nous amène à Chaiten,
le début de la Route Austral.
Arrivé à Chaiten, le voyage commence. Il faut avoir une réserve d’essence
(20 l dans notre cas) car les stations sont rares sur le Route Austral,
surtout si on veut s’écarter du chemin principal
et s’approcher des Andes ou
du Pacifique.
Sur les bords du chemin, les paysages sont magnifiques : on
commence par une région très pluvieuse (plus de 3000 mm par an) et donc très
verdoyante.
Seuls les terrains proches de la route sont défrichés, et de nombreux
colons, encore isolés
le reste de l’année, vivent là. En général ils vivent
de l’agriculture et leurs troupeaux de vaches sont souvent sur les routes,
donc il faut faire attention et rouler doucement
(en moyenne, nous roulons
entre 30 et 50 km/h sur la piste).
En général la route est relativement droite, et suit le fond des vallées,
par moment cependant
il faut passer des cols, et celui du « Portazuelo de
Queulat » nous a le plus impressionnés..
La construction de la route, dans
des paysages parfois très inhospitaliers, a pris plus de 20 ans. Aujourd’hui
encore, des ponts sont en construction et une partie de la route
près de Chaiten et Coihaique est asphaltée.
En général, la route rencontrée sera de bonne qualité, mis à part quelques
passages difficiles
où il faut rouler très lentement.
Au Sud de Chaiten, on atteint rapidement le Lac Yelcho, mondialement renommé
comme un
des meilleurs lieux de pêche à la truite. Sur les bords du lac, en
général très inaccessibles, comme la grande partie des lacs que nous
rencontrons (c’est le prix du côté sauvage
de cette région et aussi son
attrait !…), on trouve quelques « lodges » où de riches américains
et
européens paient plusieurs milliers de dollars la semaine pour pêcher « à la
mouche ».
De mon côté, je me contente de la pêche à la cuillère plus facile
et plus…rapide.
  
Quelques fois la route traverse sur plusieurs dizaine de kilomètre des zones
totalement dépeuplées et il arrive que l’on conduise des heures sans voir de
véhicule :
on ressent alors la grande solitude de cette région. Arrêtés sur
le bord de la route,
nous apprécions le calme de cette région après le
stress de Santiago.
Nous arrivons a Puyuhuapi en 4 jours, après un voyage sur une piste sans
gros problème.
Ce village est connu pour sa fabrique de tapis artisanaux,
montée par des immigrants allemands arrivés dans les années 40. Depuis notre
dernier voyage en 1990, on trouve quelques piscicultures dans le grand fjord
de Puyuhuapi : en quelques années l’industrie du Saumon
a explosé au Chili,
et le pays est devenu le deuxième producteur mondial après la Norvège.
Plus au Sud, nous rentrons dans un des nombreux parcs nationaux de cette
région :
le Parc Queulat, qui abrite un des nombreux glaciers (ventisquero)
de la région.
Le camping de la CONAF (organisation gouvernementale gérant les forêts et
les parcs nationaux) où nous nous installons pour passer Noël est très bien
équipé : aire délimitée, eau, « fogon » (espèce de foyer pour faire du feu)
et un abri en bois (indispensable vu les nombreux jours
de pluie dans cette
région. Nous retrouverons souvent la qualité de ces camping ,
très
écologiques, de la CONAF au long de la route, en général pour un prix
modique
(4 a 7 euros par nuit et par emplacement).
Depuis le camping car, on peut voir l’impressionnante langue du glacier :
celle ci a rétrocédé
de plus de 8 km en 160 ans (date de sa découverte par
les Européens). Nous faisons aussi
de belles ballades sur les sentiers de la CONAF, mais à cette époque de l’année ils sont
« très humides » et quand nous revenons au Camping, nous installons une «
salle de séchage » improvisée : dans la cabine conducteur, nous mettons le
chauffage du Boxer a fond
et y suspendons nos affaires mouillées : chaussure, chaussettes, etc….
   
Nous continuons sur Coihaique, la capitale de la région, qui est devenue un
grand centre agricole avec tous les avantages de la grande ville.
Nous en
profitons pour refaire le plein de provisions, et manger la viande
exceptionnelle de
la région (le bœuf et le mouton sont les spécialités, mais aussi du gibier
local : sanglier, cerf,…)
Autour de Coihaique, de nombreuses lagunes offrent des opportunités de pêche
exceptionnelle (truite…), ou des activités nautiques : pour nous, c’est le
kayak. De nombreux sentiers partent aussi aux alentours, et traversent des
forets exceptionnelles : lengas, nirre. etc.. sont les espèces les plus
communes et exotiques. On trouve aussi du cipres (Cipres de las Guaitecas)
qui est un des bois principaux utilisés pour la construction des bateaux de
pêche de la région,
et bien entendu les Alerces, qui sont parmi les arbres
les plus vieux de la planète après les Sequoias de Californie (certains
peuvent avoir plus de 3000 ans !…).
Apres Coihaique, et continuant vers le Sud, on retrouve la piste. Nous
traversons des vallées magnifiques avec de grands fleuves. Pour nous qui
avons visité le Canada ou la Nouvelle Zélande, nous retrouvons ces grands
espaces des hémisphères « extrêmes » mais avec beaucoup plus de solitude :
ici nous sommes seuls, et bien souvent le soir l’aire de camping
se
transforme en camp avec feu de bois, et truite ou saucisse locale grillées.
Au Sud de Coihaique, nous trouvons un paysage de montagne extraordinaire :
Cerro Castillo. C’est une chaîne de montagne avec des crêtes déchiquetées et
enneigées. Le beau temps
qui nous accompagne nous permet de découvrir les
nombreux champs de glaces,
relique de l’époque glaciaire quand cette région
était entièrement couverte par la glace.
Ces glaciers couvrent de vastes étendues, et arrivent dans les vallées en «
ventisqueros », langue de glacier que l’on peut atteindre en général après
quelques heures ou jours de marche.
Nous arrivons finalement près d’un des objectifs de ce voyage : le
Lac
Carrera,
véritable « mer intérieure » à cheval entre le Chili et
l’Argentine. L’arrivée sur le lac, par beau temps offre un paysage
exceptionnel après avoir traversé ces nombreuses vallées encaissées. Les
bords du lac sont plus faciles d’accès, et nous trouvons de bons terrains
pour passer la nuit.
Un des attraits du Lac sont ses « chapelles de marbre », rochers de marbre
sculpté par l’eau. Nous mettons les kayaks à l’eau et parcourons un bon
moment cet endroit exceptionnel.
Le temps est beau et sans vent, le lac est
un véritable miroir, qui nous permet de voir
a plusieurs dizaine de mètres
sous la surface…
  
L’embouchure du lac Carrera offre un des endroits les plus réputés pour le
pêche a la mouche, et on retrouve les « lodges » des lacs plus au Nord, mais
à cette époque de l’année ils sont encore déserts.
La « haute » saison est Janvier et Février, qui correspond à l’été au Chili,
et aux vacances
des Chiliens. Le reste de l’année, quelques touristes
américains ou européens ,
mais c’est encore très tranquille.
Après quelques jours à pêcher et faire du kayak, nous devons rebrousser
chemin
et revenir à Santiago.
  
Nous décidons de faire le chemin « par la
route » , et de revenir via l’Argentine et Bariloche.
Il est
possible aussi
de prendre un ferry à Puerto Aysen (près de Coihaique)
et de revenir en 3
jours, par la mer jusqu’à Puerto Montt.
Les gens de la région sont incroyablement gentils et amicaux : si vous
parlez un peu l’espagnol vous serez particulièrement bien reçus. Ils sont
très curieux et heureux de vous aider.
La sécurité n’est pas un problème,
car ces régions sont encore très isolées et les policiers chiliens (Carabineros)
sont très respectés.
Il ne faut pas hésiter à leur demander de l’aide quand
cela est nécessaire.
Eric Bertrand
Février 2004
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